Introduction
Si tu envisages un don de sperme et que tu veux choisir un donneur approprié, de nombreuses questions peuvent rapidement surgir. Vaut-il mieux passer par une banque de sperme ou par un donneur privé via une communauté ou une application ? Quelles questions poser lors du premier entretien et comment savoir s'il correspond vraiment à toi, à ta situation et à ton futur enfant ?
Ce guide rassemble les questions essentielles à poser au donneur dans un questionnaire pratique. Tu peux utiliser cette liste de vérification pour comparer des donneurs privés, préparer l'entretien avec un donneur et clarifier tes propres limites concernant le don et le co-parentage — que tu recherches via RattleStork, une banque de sperme ou ton réseau.
Pourquoi de bonnes questions au donneur sont si importantes
Le don de sperme n'est pas une simple faveur, mais une décision aux conséquences à long terme pour toi, ton éventuel enfant, le donneur et possiblement ton ou ta partenaire. Surtout dans le cas d'un don privé sans banque de sperme, un bon ensemble de questions remplace en partie les filtres médicaux et juridiques que les cliniques appliquent automatiquement.
Des questions ciblées au donneur t'aident notamment à :
- comprendre sa motivation pour le don
- mieux évaluer la santé, la qualité du sperme et les risques génétiques
- connaître ses attentes en matière de contact, de rôle et de responsabilités après la naissance
- faire la différence entre des donneurs sérieux et des offres à risque
Dans les programmes réglementés, le dépistage et l'information font partie des standards, selon les recommandations des sociétés savantes en reproduction et les orientations d'organismes comme Santé Canada et des associations professionnelles comme la Canadian Fertility and Andrology Society. Là-bas, les donneurs sont évalués médicalement, génétiquement et psychologiquement avant que leur sperme ne soit utilisé pour des traitements.
Valeurs, motivation et limites
Avant d'aborder les détails médicaux, il est utile de poser des questions sur la motivation du donneur. Beaucoup de conflits viennent du fait que donneurs et receveuses se font une idée très différente de ce qu'implique le don — s'il s'agit plutôt d'un co-parentage ou d'une contribution anonyme comme dans une banque de sperme.
Sujets possibles pour ce premier bloc de questions lors de l'entretien avec le donneur :
- raisons personnelles pour lesquelles il souhaite donner son sperme
- expériences de dons antérieurs et enfants biologiques éventuels
- attitude envers les parents célibataires, les familles arc-en-ciel et le co-parentage
- gestion des changements si des souhaits ou des situations de vie évoluent ultérieurement
Si un donneur privé minimise tes limites, exerce des pressions ou se moque de ta prudence, c'est un signe clair qu'il ne te convient pas — indépendamment de l'attrait de son profil ou de la qualité apparente de son sperme.
Santé et antécédents familiaux
La santé et l'historique familial sont des incontournables dans tout questionnaire sérieux sur le don de sperme. Les banques de sperme et les cliniques de fertilité effectuent un dépistage systématique des infections, des maladies génétiques et de la stabilité psychologique. Des organismes officiels expliquent que les donneurs sont acceptés selon des limites d'âge, des critères de santé et des plafonds familiaux stricts.
Lors d'un entretien avec un donneur privé, tu devrais au minimum poser concrètement ces sujets :
- âge, derniers spermiogrammes et résultats globaux sur la concentration et la mobilité
- diagnostics physiques et psychiques, hospitalisations et traitements en cours
- infections sexuellement transmissibles actuelles et passées ainsi que les rapports de laboratoire disponibles
- maladies graves dans la famille, par exemple certains cancers, maladies cardiovasculaires précoces ou maladies neurologiques
- maladies génétiques connues ou anomalies familiales susceptibles d'affecter un enfant
- médicaments pris régulièrement, consommation de substances et facteurs de mode de vie comme le travail posté ou le stress extrême
Plus important que des valeurs parfaites est que le donneur aborde ces sujets de façon ouverte, factuelle et fiable. Qui minimise les sujets médicaux ou refuse des tests n'est pas un candidat pour un don responsable.
Biographie, quotidien et personnalité
Même si un donneur interviendra peu dans la vie quotidienne de ton enfant, celui-ci posera un jour des questions sur ses origines. Beaucoup de familles qui utilisent du sperme de donneur souhaitent au minimum avoir une image claire de la personne génétiquement impliquée — même si aucun contact n'est prévu.
Sujets possibles pour cette partie de l'entretien avec le donneur :
- enfance et adolescence, événements marquants et personnes de référence importantes
- formation, profession et ce qui compte pour le donneur dans son quotidien
- loisirs, talents et intérêts comme la musique, le sport, les langues ou la technologie
- traits de caractère, par exemple plutôt calme ou extraverti, structuré ou spontané
- valeurs personnelles comme l'honnêteté, la responsabilité, la liberté, la famille ou la justice
- origines culturelles ou religieuses qui pourraient plus tard influencer la question d'identité de ton enfant
Tu n'as pas besoin d'être d'accord sur tout, mais une image claire de la biographie, de la personnalité et des valeurs du donneur facilitera plus tard l'explication de l'histoire de ton enfant.
Rôle futur et souhaits de contact
Le bloc peut‑être le plus important dans tout questionnaire sur le don concerne le rôle et les souhaits de contact après la naissance. Les cliniques de fertilité travaillent ici avec des consentements standardisés et des cadres juridiques, par exemple sur la filiation, la pension alimentaire, les droits d'accès à l'information et le nombre maximal de familles par donneur.
Pour un don privé, tu devrais au minimum clarifier ces points :
- si le donneur souhaite rester anonyme, pouvoir être identifié ou permettre un contact ouvert
- s'il se voit plutôt comme une contribution génétique, comme une « figure d'oncle » ou comme un co‑parent actif
- si et combien d'autres familles il aide actuellement ou envisage d'aider à l'avenir
- comment il réagirait si ton enfant recherchait activement un contact plus tard
- quelle importance il accorde à être impliqué dans des décisions médicales ou scolaires
- ce qui constituerait un refus catégorique de sa part, afin que tu connaisses ses limites autant que les tiennes
Plus ces attentes sont exprimées et documentées avant le premier don, plus le risque de conflits ou de déceptions ultérieurs est réduit.
Questions concrètes à poser à ton donneur — Liste de vérification
Voici la partie que beaucoup attendent dans un guide sur le don de sperme : une liste concrète de questions que tu peux utiliser lors d'un entretien ou d'un appel vidéo avec un donneur. Tu peux enregistrer cette liste, l'imprimer ou la garder dans l'application RattleStork comme notes pendant que tu compares des donneurs privés.

Les questions sont volontairement formulées de manière ouverte pour que le donneur puisse développer ses réponses. Tu n'es pas obligée de toutes les poser en une seule fois ; tu peux les répartir pour évaluer progressivement la motivation, la santé, le rôle et la fiabilité d'un donneur privé.
- Qu'est‑ce qui te motive personnellement à être donneur de sperme et qu'est‑ce qui est important pour toi dans ce don ?
- As‑tu déjà des enfants ou des enfants issus de dons, et si oui, combien d'enfants et combien de familles environ ont résulté de tes dons ?
- Par quels canaux as‑tu déjà donné, par exemple banque de sperme, clinique de fertilité ou dons privés via plateformes et groupes ?
- Comment imagines‑tu ton rôle après la naissance de notre enfant : sans contact, avec des nouvelles occasionnelles ou comme une personne visible dans la vie de l'enfant ?
- Quel âge as‑tu et as‑tu passé un spermiogramme ces dernières années ou reçu une évaluation médicale de ta fertilité, et quels en étaient les résultats généraux ?
- Comment décrirais‑tu ta santé physique actuelle : y a‑t‑il des maladies chroniques, opérations ou hospitalisations dont je devrais savoir ?
- Comment vas‑tu sur le plan psychologique : as‑tu eu des troubles comme la dépression, l'anxiété ou des troubles liés à une dépendance, et as‑tu reçu de l'aide ?
- Quelles maladies graves apparaissent dans ta famille, par exemple certains cancers, infarctus précoces, AVC, diabète ou maladies neurologiques ?
- Y a‑t‑il des maladies génétiques connues ou des anomalies familiales pouvant affecter un enfant, et des tests ont‑ils déjà été réalisés ?
- Quand as‑tu été testé pour le VIH, l'hépatite B et C, la syphilis, la chlamydia et la gonorrhée, et accepterais‑tu de fournir des rapports de laboratoire récents avant le début des dons ?
- Fumes‑tu, consommes‑tu de l'alcool régulièrement ou d'autres substances, et si oui, à quelle fréquence et depuis quand ?
- Quels médicaments prends‑tu au quotidien ou à long terme, par exemple pour l'hypertension, des maladies auto‑immunes ou des troubles psychologiques, et ces traitements sont‑ils compatibles avec un don ?
- À quoi ressemble une journée type pour toi : quel est ton travail et trouves‑tu ton quotidien stressant ou physiquement exigeant ?
- Quels loisirs, centres d'intérêt ou talents as‑tu, et imagines‑tu qu'ils pourraient intéresser un enfant plus tard ?
- Quelles valeurs te tiennent particulièrement à cœur, par exemple l'honnêteté, la fiabilité, l'autonomie, la famille ou la justice sociale, et pourquoi ?
- Combien de dons as‑tu effectués jusqu'à présent et sur quelle période, et y a‑t‑il un nombre maximal de familles que tu accepterais d'aider ?
- As‑tu réfléchi aux aspects juridiques du don, par exemple sur la filiation légale, et quelle est ta position concernant des accords contractuels écrits ?
- Quelles méthodes d'insémination acceptes‑tu : uniquement la méthode à domicile avec récipient, insémination clinique avec sperme préparé ou autre, et qu'exclus‑tu ?
- Quelle est ta disponibilité pour les jours d'ovulation et les arrangements de dernière minute, et sur quelle période serais‑tu prêt à nous aider pour des dons ?
- Comment imagines‑tu des rencontres sécuritaires et respectueuses : quels lieux te conviennent et quelles règles de sécurité te paraissent indispensables ?
- Es‑tu prêt à consigner par écrit nos accords sur le rôle, le contact, le nombre de tentatives, la méthode et les coûts, et accepterais‑tu de revoir ces accords avec un service de conseil ou un avocat si nécessaire ?
- Quelles informations voudrais‑tu que notre enfant connaisse de toi plus tard, par exemple origine, profession, loisirs, informations médicales ou tes réflexions sur le fait d'être donneur ?
- Comment réagirais‑tu si notre enfant cherchait activement à te contacter à 16 ou 18 ans et te posait des questions sur ses origines, et qu'est‑ce qui serait important pour toi dans ce contexte ?
- Y a‑t‑il quelque chose que tu souhaiterais en retour de notre part, par exemple certains renseignements sur l'enfant, la forme et la fréquence des nouvelles ou des limites à respecter ?
- Y a‑t‑il autre chose d'important que nous n'avons pas encore abordé et qui compte beaucoup pour toi concernant le don, le co‑parentage ou ton rôle de donneur ?
Si, en parcourant la liste, des réponses restent évasives, se contredisent ou que ton instinct te met constamment en garde, c'est signe qu'il vaut mieux continuer les recherches. Un donneur fiable répond calmement et ouvertement aux questions critiques sur le don, sans pression — même si tout n'est pas parfait.
Signaux d'alerte chez les donneurs
Aussi utile qu'un questionnaire structuré soit, il est tout aussi important de prendre au sérieux les signaux d'alerte lors du choix d'un donneur. Dans les groupes non réglementés en ligne, des personnes rapportent fréquemment des donneurs qui dépassent les limites, utilisent le don comme substitut de rencontre ou envisagent plus tard un rôle très différent de ce qui avait été convenu.
Parmi les signaux d'alerte typiques :
- le donneur insiste pour une insémination naturelle alors que tu l'as clairement refusée
- il refuse des tests médicaux récents, minimise les risques d'infection ou ne fournit pas de rapports de laboratoire vérifiables
- il élude les questions sur des dons antérieurs, le nombre potentiel de demi‑frères et sœurs ou ses propres enfants
- il exerce une pression temporelle, te met émotionnellement sous pression ou conditionne ton projet parental à des faveurs sexuelles
- il ne propose des rencontres qu'à des endroits isolés ou refuse des règles de sécurité claires et ne respecte pas tes limites
- il se contredit fréquemment sur des informations concernant son travail, sa santé, son état civil ou son lieu de résidence
Les cliniques de fertilité et les banques de sperme opérant sous réglementation appliquent des règles claires sur la filiation, l'utilisation des dons et les droits d'information. Les informations officielles indiquent que les donneurs y peuvent soutenir un nombre limité de familles et n'ont pas de rôle parental légal si le traitement a lieu dans un cadre autorisé. Si tu recherches de façon privée, tes questions, ton rythme et tes limites jouent un rôle de protection essentiel.
Quand l'aide professionnelle est utile
Même si tu passes par des donneurs privés, des communautés ou des applications, un accompagnement professionnel peut être très utile. Une consultation ou un suivi médical est recommandé par exemple si :
- tu n'es pas sûre de savoir interpréter des résultats de laboratoire, des spermiogrammes ou des informations génétiques
- des maladies graves figurent dans ta famille ou dans celle du donneur
- tu as déjà essayé plusieurs cycles avec des dons privés sans aboutir à une grossesse
- la recherche de donneur te pèse émotionnellement, réveille des peurs ou met ta relation à l'épreuve
- vous, comme couple, avez des visions différentes du contact, du rôle et des responsabilités du donneur
De nombreux centres de fertilité, services de conseil spécialisés et offres psychologiques connaissent bien les questions liées au don, à la sélection des donneurs et à l'information ultérieure des enfants nés de dons. Ils peuvent t'aider à traduire les faits médicaux, les cadres juridiques et tes émotions en une décision cohérente.
Conclusion
Un questionnaire clair pour le donneur ne remplace pas des bilans biologiques ni des conseils juridiques, mais il rend le don plus concret et comparable. Plus tu poses de questions ciblées sur la motivation, la santé, les antécédents familiaux, le rôle et les accords pratiques, plus il est facile d'écarter les donneurs peu sérieux et de trouver la personne avec laquelle ton projet parental se sentira sûr et cohérent — pour toi, ta famille et ton futur enfant.

