Pour certain·e·s, la gestation pour autrui (GPA) apparaît comme un ultime recours pour devenir parent. En France, elle est juridiquement interdite et non réalisable. Ce guide explique les modèles existants, rappelle la loi française actuelle, résume les risques médicaux et les fourchettes de coûts observées à l’international, décrit les spécificités des parcours à l’étranger et présente des alternatives plus sûres qui placent au centre les droits de l’enfant, la traçabilité et la documentation.
Ce que recouvre la GPA
La GPA est un dispositif par lequel une femme (gestatrice) porte une grossesse pour le compte de parents d’intention. Après l’accouchement, l’enfant est confié aux parents d’intention. Selon le modèle, la gestatrice peut être ou non liée génétiquement à l’enfant. Compte tenu des enjeux médicaux, juridiques et éthiques, une information indépendante des différentes parties est indispensable.
Modèles : traditionnelle vs. gestationnelle
GPA traditionnelle : la gestatrice fournit son ovocyte et a donc un lien génétique avec l’enfant. Cela augmente la complexité juridique et émotionnelle.
GPA gestationnelle : les embryons proviennent des gamètes des parents d’intention ou de donneur·euse·s. La gestatrice n’a pas de lien génétique avec l’enfant. C’est le modèle le plus répandu à l’international.
Cadre juridique en France
En France, la GPA est interdite. Le Code civil, article 16-7, dispose que « toute convention portant sur la procréation ou la gestation pour le compte d’autrui est nulle ». Les informations officielles à destination du public sont rappelées sur le portail Service-Public.fr (GPA interdite en France).
Lorsque la naissance a lieu à l’étranger, la situation est complexe : la Cour de cassation a admis, selon les cas, la transcription partielle ou l’adoption pour reconnaître la filiation, notamment l’adoption de l’enfant du conjoint pour la mère d’intention. Les démarches restent au cas par cas, en fonction des actes étrangers et dans le respect de l’ordre public français (voir les synthèses disponibles : Cour de cassation, rubriques « Actualités » et « Filiation » ; Service-Public – Filiation).
Documents & retour après une naissance à l’étranger
Si un parcours est envisagé à l’étranger, il faut planifier dès le départ : droit local, reconnaissance de la filiation (ordonnances pré/post-naissance), établissement de l’acte de naissance, pièces d’identité et documents de voyage de l’enfant, et conditions de transcription/adoption en France. Sans base juridique solide, les formalités (passeport, retour) peuvent être retardées. Pour un aperçu procédural neutre (sans recommandation de destination), on peut consulter le guide britannique : GOV.UK : Surrogacy overseas, ainsi que la page d’information de l’Union européenne : Your Europe – Surrogacy.
Aspects médicaux & risques
La GPA repose généralement sur la fécondation in vitro (FIV). Les risques incluent : effets indésirables hormonaux (dont syndrome d’hyperstimulation ovarienne), grossesses multiples (augmentant prématurité et complications), risques obstétricaux et charge psychologique pour la gestatrice et les parents d’intention. Une prise en charge médicale et psychosociale indépendante et une politique de transfert embryonnaire prudente sont recommandées. Informations patient accessibles (en anglais) : HFEA – Surrogacy. Contexte santé publique : OMS : Infertilité.
Ordres de grandeur des coûts par pays
Les coûts varient fortement selon le pays, le modèle (altruiste = remboursement de frais vs. commercial = compensation), le nombre de cycles FIV, les procédures judiciaires, les assurances et les déplacements. À l’échelle mondiale, on observe fréquemment des budgets allant de milieux de cinq chiffres à six chiffres (USD/EUR). Le tableau ci-dessous est indicatif et ne vaut pas recommandation.
| Pays/région | Situation légale (bref) | Paiements usuels | Fourchette totale approx.* |
|---|---|---|---|
| France | Interdite ; nullité des conventions (C. civ. 16-7) | — | — |
| Royaume-Uni | Altruiste ; Parental Order après naissance | Remboursement de frais | milieu de cinq chiffres |
| Canada | Altruiste (fédéral) | Remboursement de frais | milieu de cinq chiffres |
| États-Unis | Selon l’État ; commercial souvent permis | Compensation + agence/clinique/juridique | haut cinq chiffres à six chiffres |
| Grèce | Autorisation judiciaire ; encadrée | Compensation permise | haut cinq chiffres |
| Géorgie | Règles en évolution | Compensation possible | milieu de cinq chiffres |
| Ukraine | Historiquement commerciale ; situation volatile | Compensation usuelle | haut quatre à milieu cinq chiffres |
| Mexique | Variable selon l’État | Compensation parfois | très variable |
| Afrique du Sud | Ordre judiciaire avant naissance | Altruiste ; frais documentés | milieu de cinq chiffres |
| Australie/Nouvelle-Zélande | Selon l’État ; commercial interdit | Remboursement de frais | bas à milieu de cinq chiffres |
| Espagne/Portugal/Italie | Interdite ; reconnaissance complexe | — | — |
| Pays-Bas/Belgique/Danemark | Fortement restreinte | Frais lorsque permis | bas à milieu de cinq chiffres |
| Pologne/Tchéquie | Zones grises | Très cas par cas | très variable |
| Israël | Encadrée ; comité d’approbation | Compensation/frais | haut cinq chiffres |
*Valeurs indicatives ; dépendent du pays, des cycles, des assurances, des voies judiciaires et de la durée de séjour. Dans les systèmes altruistes (p. ex. Royaume-Uni, Canada), seul le remboursement de frais justifiés est autorisé.
Ressources utiles : Service-Public : GPA, UE – Your Europe, HFEA : Surrogacy.
À l’étranger : modèles & tendances
On distingue trois grands modèles : interdiction, altruiste (remboursement de frais) et commercial (compensation). Quel que soit le pays, il faut vérifier : contrats et contrôles, standards cliniques, reconnaissance de la filiation, nationalité et documents de voyage de l’enfant. Pour un guide procédural en anglais : The Surrogacy Pathway (GOV.UK).
Autres voies pour fonder une famille
- Adoption/accueil : parcours encadrés par l’Aide sociale à l’enfance et l’Autorité centrale, avec priorités claires de protection de l’enfant.
- Don de sperme : alternatif avec des cadres médicaux et juridiques généralement plus clairs que la GPA ; en France, l’AMP est encadrée par la loi de bioéthique (information des donneurs/donneuses et droits de l’enfant à l’accès aux origines). Voir : Service-Public – AMP.
- Autres AMP à l’étranger : très dépendantes du pays ; exiger une évaluation juridique et médicale rigoureuse avant toute décision.
Avis important & alternative RattleStork
RattleStork n’offre pas la GPA et n’est pas une plateforme d’intermédiation ou d’organisation de GPA. Nous nous en dissocions explicitement.
Comme alternative plus sûre, nous aidons les personnes en France à démarrer, de façon informée, un parcours via le don de sperme : profils vérifiés, guides pratiques et orientation vers des structures de conseil reconnues. L’objectif : sécurité médicale, bonne documentation et respect des droits de l’enfant.

Conclusion
En France, la GPA est interdite et les conventions sont nulles. À l’étranger, les régimes sont hétérogènes et évolutifs, avec des risques juridiques, médicaux et organisationnels notables (reconnaissance de la filiation, titres de voyage, retour). Envisagez des voies à moindre risque — don de sperme, adoption, accueil — et sollicitez dès le début des conseils médicaux et juridiques indépendants.

