Désir d’enfant & religion 2025 : comment les traditions de foi situent le don de sperme, le don d’ovocytes, la FIV/IIU et la gestation pour autrui

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Zappelphilipp Marx
Symboles religieux de diverses traditions ; accent sur la famille, l’ascendance et l’éthique

Ce panorama explique comment les grandes traditions religieuses envisagent aujourd’hui le don de sperme — en tenant compte de l’origine, de la filiation, de l’ouverture vs l’anonymat, des rôles familiaux et des droits à l’identité. Nous situons également le don d’ovocytes, la FIV/IIU et la gestation pour autrui. Il s’agit de valeurs et d’éthique, non de conseils médicaux. Pour démarrer côté sciences, on peut consulter une revue interreligieuse sur AMP & religion (NCBI/PMC), les documents catholiques Donum vitae/Dignitas personae (Vatican), des synthèses islamiques (NCBI Bookshelf) ainsi que des mises au point halakhiques (NCBI/PMC). En matière de transparence et d’accès aux informations sur les donneurs, la HFEA constitue un exemple public (HFEA).

Christianisme

Église catholique

Principes : unité du mariage et de la procréation, protection de la vie humaine dès l’origine. Le don de sperme et les autres interventions de tiers sont rejetés, car ils dissocient la filiation conjugale et touchent au droit de l’enfant à connaître ses origines. La FIV/ICSI est jugée problématique, la conception étant séparée de l’acte conjugal ; le diagnostic et le soutien du cycle naturel sont en revanche évalués positivement.

Conséquences pratiques : pas de gamètes de tiers, pas de gestation pour autrui. Lorsque des traitements sont envisagés, on insiste sur l’évitement d’embryons surnuméraires. Les argumentaires détaillés figurent dans Donum vitae et Dignitas personae (Vatican) ainsi que dans des revues récentes (NCBI/PMC).

Églises orthodoxes

Principes : sacramentalité du mariage, ascèse, protection de la vie. Le don de sperme est majoritairement refusé ; la FIV/IIU avec gamètes propres peut être envisagée localement si des garde-fous stricts (p. ex. absence d’embryons surnuméraires) sont respectés.

Points de discussion : traitement de la cryoconservation, statut de l’embryon, discernements pastoraux au cas par cas par les évêques/synodes. Les tiers (dons, GPA) sont en règle générale exclus.

Églises protestantes (historiques & évangéliques)

Principes : éthique de responsabilité, décisions de conscience, protection des personnes vulnérables. Nombre d’Églises historiques acceptent le don de sperme et la FIV/IIU sous conditions : transparence vis-à-vis de l’enfant, minimisation des pertes embryonnaires, cadres équitables.

Amplitude : les contextes évangéliques/églises libres sont souvent plus restrictifs (refus des gamètes de tiers), tandis que d’autres communautés autorisent des dons avec documentation ouverte de l’origine. Comptent des rôles clairs, la responsabilité parentale et l’ancrage communautaire.

Autres mouvements (SDJ, pentecôtistes, Témoins de Jéhovah)

SDJ : ouverture fréquente aux traitements avec gamètes propres ; le don de sperme est abordé comme question de conscience avec accompagnement pastoral. Pentecôtistes : grande diversité ; insistance fréquente sur la dignité de l’embryon et le refus des tiers anonymisés. Témoins de Jéhovah : opposition marquée à la destruction d’embryons ; le don de sperme est souvent perçu de manière critique.

Islam

Concept central :Nasab — filiation assurée. Le couple marié constitue le cadre exclusif de la procréation ; des tiers ne doivent pas rompre cette attribution. D’où une ligne claire contre l’anonymat et contre les dons de tiers.

Opinions juridiques sunnites (majoritaires)

Don de sperme : interdit ; il en va généralement de même pour le don d’ovocytes/d’embryons et la GPA. La FIV/IIU est licite lorsque sperme, ovocyte et utérus proviennent exclusivement du couple marié. Pour de nombreux juristes, le transfert d’embryons congelés n’est admis que tant que le mariage existe. Synthèses d’introduction : NCBI Bookshelf.

Accent mis sur : prévention de l’inceste via une généalogie claire, interdiction de l’anonymat, rejet des usages posthumes, règles strictes pour le DPI/PGT. Des études empiriques montrent aussi des barrières culturelles (stigmatisation, accès à l’information) selon les communautés.

Contextes chiites

Don de sperme : discuté dans certaines parties de la tradition chiite sous conditions étroites (garanties contractuelles, attribution claire de la parentalité, statut de l’enfant, absence de dissimulation de l’origine). Aperçu de la logique chiite de la filiation dans les dons : NCBI/PMC. Cadres bioéthiques plus larges concernant la gouvernance et le droit national : NCBI/PMC.

Judaïsme

Repères : filiation (questions de statut), évitement des parentés interdites, documentation claire et transparence vis-à-vis de l’enfant. L’évaluation du don de sperme varie selon les écoles et les autorités rabbiniques.

Contextes orthodoxes

Souvent prudence allant jusqu’au refus du don de sperme. Lorsqu’il est envisagé, des exigences strictes s’appliquent : traçabilité sans faille au laboratoire, exclusion des parentés interdites, accompagnement par une autorité rabbinique. Les rôles halakhiques du père/de la mère en cas de dons et de GPA sont centraux.

Contextes conservateurs & réformés

Souvent plus d’ouverture au don de sperme avec documentation claire de l’origine, information ultérieure adaptée à l’âge de l’enfant et structures familiales stables. Les droits à l’identité de l’enfant et l’évitement de schémas anonymes prennent de l’importance. Aperçu : NCBI/PMC. Les pratiques nationales (p. ex. Israël) montrent l’imbrication entre religion et régulation publique (NCBI/PMC).

Hindouisme

Orientations : famille, dharma, prévention du préjudice. Le don de sperme peut être accepté lorsque dignité, responsabilité, équité et transparence sont garanties. En parallèle, des inquiétudes existent quant à la marchandisation et à l’exploitation — notamment dans les débats sur la GPA.

Pratique : les décisions sont fortement influencées par la famille, les rituels (bénédictions, pureté) et l’environnement social. La transparence vis-à-vis de l’enfant est de plus en plus préconisée pour prévenir les questions d’identité. Un cadrage éthique académique (transculturel) figure dans une revue FIV centrée sur l’éthique (NCBI/PMC).

Bouddhisme

Orientations : réduction de la souffrance, compassion, attention consciente. Le don de sperme est plutôt compatible lorsqu’il réduit la souffrance, évite l’exploitation et garantit des conditions équitables. La sélection du sexe non médicale et l’élimination délibérée d’embryons sont souvent désapprouvées.

Pratique : l’application est façonnée par le droit national et les sanghas locales. Beaucoup de débats portent sur la transparence envers l’enfant, une rémunération juste sans exploitation et le respect de toutes les parties. Des revues interreligieuses situent l’éventail bouddhiste parmi d’autres traditions (NCBI/PMC).

Sikhisme

Orientations : dignité, égalité, justice, service d’autrui. Les options sans tiers sont moins controversées. Si le don de sperme est envisagé, on exige une documentation transparente de l’origine, des contrats équitables et des protections claires contre l’exploitation. Des lignes directrices centralisées et uniformes sont rares ; les communautés locales façonnent la pratique.

Bahá’í

Orientation : harmonie entre religion et science, rôle particulier des époux dans la procréation. Le don de sperme est souvent apprécié avec prudence ; des directives spécifiques peuvent varier selon l’Assemblée spirituelle nationale. Des revues comparatives replacent cette prudence dans le débat interreligieux (NCBI/PMC).

Confucianisme

L’harmonie familiale, les lignées ancestrales et la responsabilité sociale sont centrales. Le don de sperme est davantage accepté lorsque la filiation reste clairement documentée, que l’anonymat est évité et que le tissu social demeure stable. Comptent des rôles nets, des devoirs et une responsabilité de long terme envers l’enfant.

Taoïsme

Mesure, naturalité et équilibre guident l’évaluation. La technique est recevable si elle respecte l’équilibre du vivant, évite l’exploitation et ne réduit pas les personnes à de simples moyens. Des solutions transparentes et prudentes sont privilégiées ; les interventions drastiques sont jugées problématiques.

Shintō

Pureté, paix communautaire et respect des traditions forment le cadre. Les dogmes codifiés sont peu nombreux ; l’acceptation du don de sperme dépend souvent des sanctuaires locaux, des rituels et du maintien de l’harmonie familiale. Une filiation bien documentée et l’ancrage social sont vus positivement.

Zoroastrisme

Pureté, protection de la communauté et bien-être sont des valeurs clés. Le don de sperme peut être admis si les règles de pureté sont respectées, la généalogie est garantie sans ambiguïté et l’intérêt de l’enfant est préservé. Faute de lignes directrices globales, les communautés et diasporas déterminent la pratique ; des revues comparatives offrent des repères (NCBI/PMC).

Conclusion

En bref, toutes les traditions mettent l’accent sur une filiation claire, une attention respectueuse à la vie naissante et des cadres équitables et transparents ; plus l’origine est documentée, les rôles clarifiés et les garde-fous appliqués, plus des voies responsables s’ouvrent — ce qui est permis et approprié dépend in fine de l’articulation entre foi personnelle, droit national et bon accompagnement professionnel.

Avertissement: Le contenu de RattleStork est fourni uniquement à des fins d’information et d’éducation générales. Il ne constitue pas un avis médical, juridique ou professionnel ; aucun résultat spécifique n’est garanti. L’utilisation de ces informations se fait à vos propres risques. Voir notre avertissement complet.

Foire aux questions (FAQ)

Il n’existe pas de position unique. Certaines traditions rejettent le don de sperme par principe, d’autres l’autorisent sous conditions comme une filiation claire, la transparence envers l’enfant et des cadres équitables sans exploitation.

Beaucoup de voix religieuses critiquent l’anonymat, car il complique la filiation claire et la prévention de l’inceste. Le don ouvert, avec origine documentée et information ultérieure adaptée à l’âge de l’enfant, est de plus en plus privilégié, avec des nuances selon les traditions.

Oui, plusieurs traditions lient la procréation au mariage. D’autres contextes valorisent davantage la responsabilité, la stabilité et l’intérêt supérieur de l’enfant et peuvent être plus ouverts envers les personnes non mariées ou seules, mais cela dépend fortement de la tradition.

Les positions varient largement. Certaines communautés le refusent, d’autres sont plus ouvertes si la responsabilité, la stabilité et la transparence sont garanties. La communauté locale joue souvent un rôle déterminant.

Cela dépend de l’ordre juridique religieux concerné. Dans certains contextes, on met l’accent sur le parent social ou légal au sein du mariage ; dans d’autres, la filiation génétique pèse davantage, notamment pour éviter les degrés de parenté interdits.

De nombreuses voix religieuses prônent l’ouverture, car elle renforce les droits à l’identité et la clarté familiale. Les avis diffèrent quant au moment et à l’étendue de l’information, souvent guidés par la maturité et l’intérêt de l’enfant.

Plusieurs traditions évoquent le risque de parenté inconnue. D’où la recommandation de fixer des limites, de tenir des registres ou d’imposer une documentation stricte afin d’assurer une généalogie claire et de prévenir l’inceste, même en l’absence de registre public.

Les solutions intrafamiliales peuvent toucher à des règles sensibles de parenté. Certaines traditions les déconseillent, d’autres ne les admettent qu’après examen rigoureux afin d’éviter des parentés interdites et des conflits ultérieurs.

Certaines communautés le souhaitent pour préserver la cohérence de la filiation, de l’identité et de l’appartenance religieuse. D’autres accordent moins d’importance à la religion du donneur mais insistent sur la transparence et des accords clairs quant aux valeurs et à l’éducation de l’enfant.

Il est souvent exigé religieusement de ne pas contourner des principes fondamentaux tels que la clarté des origines, l’absence d’exploitation et le respect du mariage. Les dispositifs transfrontaliers peuvent créer des tensions entre exigences religieuses et droit étranger et sont donc examinés avec prudence.

Nombre de positions religieuses distinguent la juste indemnisation des frais de l’exploitation commerciale. Les rémunérations excessives et la pression financière sont souvent rejetées, tandis que les arrangements équitables et transparents sont plus facilement acceptés.

Les tests sont souvent soutenus lorsqu’ils favorisent la santé et la clarté de la filiation. Parallèlement, une gestion responsable des données sensibles est requise, dans le respect de la vie privée, de la dignité et de l’harmonie familiale.

Les registres ouverts sont fréquemment perçus positivement, car ils facilitent les clarifications d’identité ultérieures. Le périmètre de la divulgation des données et le moment de l’accès des personnes concernées demeurent débattus et varient selon les religions et les cultures.

Beaucoup de traditions respectent l’intérêt porté aux origines et à l’identité, pourvu que chacun agisse avec respect. Des règles claires et préalablement convenues sont recommandées afin que les attentes et les limites soient transparentes dès le départ.

Certaines communautés de foi privilégient l’adoption par rapport au don hétérologue ; d’autres envisagent les deux options dans un cadre de responsabilité, d’intérêt de l’enfant et de transparence. Les décisions sont souvent individuelles et prises avec l’avis de la communauté.

De nombreuses traditions soulignent la responsabilité, le soin et la stabilité comme devoirs parentaux centraux. Même si la filiation génétique compte religieusement, la parentalité sociale est souvent tenue pour moralement engageante lorsqu’elle est assumée de façon fiable.

Certaines voix religieuses plaident pour une ouverture précoce adaptée à l’enfant, d’autres pour une démarche progressive selon le degré de maturité. La véracité, la protection des relations sensibles et l’intérêt de l’enfant tout au long de sa vie sont déterminants.

Plusieurs traditions lient la procréation à un mariage en cours et rejettent l’usage posthume ou après séparation. Lorsqu’il existe des exceptions, elles requièrent des accords contractuels clairs et une documentation de l’origine, souvent sous conditions restrictives.

Dans certaines traditions, des questions de statut découlent de la lignée génétique ou du contexte de naissance. Il est donc recommandé de définir clairement l’appartenance religieuse, les noms, les rites et les rôles familiaux afin d’éviter de futurs conflits.

Beaucoup de communautés le recommandent, car l’interprétation locale, les traditions et les aspects pratiques de la filiation y sont mieux clarifiés. Le respect de la vie privée et une communication sensible sont également conseillés.

La documentation est souvent jugée centrale pour garantir la généalogie, prévenir l’inceste, protéger les droits de l’enfant et répartir équitablement les responsabilités. Des dossiers clairs sur les données du donneur, dans le cadre autorisé, ainsi que des règles précises de conservation et d’accès ultérieur sont recommandés.

Sont déterminants : la transparence, l’absence d’exploitation et l’assurance fiable de l’origine. Les structures qui appliquent ces standards de manière crédible sont plus aisément acceptées que les arrangements informels ou anonymes sans preuves solides.

En général oui, sous réserve de remplir les conditions propres à chaque tradition. Certains rites peuvent être liés à des questions de statut spécifiques ; des précisions locales claires sont utiles pour éviter les malentendus.

Beaucoup de couples optent pour une solution respectant les exigences les plus strictes des deux traditions, par exemple don ouvert avec documentation complète, accord clair sur l’éducation religieuse et coordination précoce avec les deux communautés.

Les voies privées sont souvent regardées de manière critique lorsque la documentation, la vérification d’identité et les mécanismes de protection font défaut. Les parcours structurés inspirent davantage confiance s’ils garantissent des origines claires, des conditions équitables et l’absence d’exploitation.

Les évaluations religieuses citent rarement des chiffres précis, mais soulignent la responsabilité, la santé et la preuve fiable des origines. Des critères pratiques comme l’aptitude médicale, la maturité et la stabilité des accords l’emportent souvent sur l’âge exact.

La discrétion et la protection de la vie privée sont importantes, mais beaucoup de voix religieuses exigent des relations claires et l’absence de tromperie. Une communication mesurée mais véridique, au sein des cercles nécessaires, est souvent recommandée.