Le don d’ovocytes est pour beaucoup la voie la plus réaliste vers une grossesse. En France, il est autorisé et strictement encadré par la loi de bioéthique ; l’AMP (PMA) est ouverte aux couples hétérosexuels, aux couples de femmes et aux femmes célibataires. Ce guide explique le déroulé médical, le droit français, la santé & les risques, les taux de réussite, les coûts en euros, les papiers à garder, les enjeux éthiques et les évolutions récentes. On présente aussi des alternatives légales sûres et le rôle de RattleStork.
Déroulé & bases médicales
La donneuse est stimulée par hormones ; les ovocytes matures sont ponctionnés puis fécondés en laboratoire (FIV/ICSI) avec du sperme. Selon le centre, 1 ou 2 embryons sont transférés, les autres pouvant être congelés. La receveuse (ou porteuse) mènera la grossesse ; l’enfant est génétiquement issu de la donneuse.
Cadre légal en France
Le don d’ovocytes est régi par la loi de bioéthique (modifiée en 2021) : il doit être gratuit, volontaire et encadré médicalement. L’AMP est accessible aux femmes seules, aux couples de femmes et aux couples hétérosexuels.
Le principe historique d’anonymat reste valable entre donneuse et receveuse : ni l’une ni l’autre ne connaît l’identité de l’autre. En revanche, depuis le 1er septembre 2022, toute personne majeure née d’un don peut demander l’identité de la donneuse/le donneur et des informations non identifiantes, via la commission nationale pilotée par l’Agence de la biomédecine. Cette réforme a conduit à l’arrêt progressif de l’utilisation d’anciens gamètes 100 % anonymes et à la destruction progressive des stocks restants en 2025.
En pratique, la Sécurité sociale prend en charge jusqu’à 4 tentatives d’AMP (FIV/ICSI, y compris avec don d’ovocytes) si la patiente a moins d’environ 43 ans au moment du parcours. Au-delà, l’AMP reste possible mais le coût retombe largement sur la patiente et certains soins se font à l’étranger.
Filiation
En France, la filiation repose sur le projet parental (consentement à l’AMP) et la naissance. L’enfant n’a aucun lien juridique avec la donneuse d’ovocytes. Le ou la partenaire co-parent peut établir sa filiation via le dispositif de reconnaissance prévu après AMP avec tiers donneur, y compris pour les couples de femmes.
Santé & risques
Donneuse : la stimulation hormonale cause le plus souvent des effets secondaires modérés ; un syndrome d’hyperstimulation ovarienne sévère (SHO/SHSO) reste rare et est limité par les protocoles modernes (déclenchement par agoniste GnRH, « freeze-all »).
Receveuse : après don d’ovocytes, le risque d’hypertension gravidique et surtout de prééclampsie est plus élevé ; les centres sérieux anticipent cela : évaluation du risque, parfois aspirine faible dose, suivi tensionnel rapproché.
Sélection des donneuses & matching
Les centres agréés vérifient l’âge (18–37 ans), la réserve ovarienne (AMH, échographie), l’état infectieux (VIH, hépatites B/C, syphilis…), le groupe sanguin/Rh et, souvent, des panels génétiques. L’appariement (« matching ») se fait selon des critères médicaux et phénotypiques, sous contrôle de l’Agence de la biomédecine ; le choix direct d’une donneuse par les receveurs n’est pas libre.
Taux de réussite
Au niveau international, les taux de grossesse clinique par transfert avec ovocytes donnés tournent souvent autour de 45–55 %, selon l’âge/santé de la donneuse, la qualité du labo, la qualité embryonnaire, le nombre de transferts et l’utérus de la receveuse. Les centres français publient ou communiquent des chiffres, mais il faut vérifier les définitions : par ponction ? par transfert ? par naissance vivante ?
Comparatif international 2025 – règles, “packs”, tarifs indicatifs
Valeurs indicatives ; les packs cliniques, les voies juridiques et les délais d’attente varient énormément. La ligne France est en € (prise en charge Sécu partielle sous conditions). Les autres lignes reflètent leur contexte local (on garde les monnaies originales pour cohérence globale).
| Pays | Modèle de don | Droit / transparence | Pack typique | Coût estimatif* (sans voyage) | Délai | Note |
|---|---|---|---|---|---|---|
| France | ouvert (accès AMP élargi) | bioéthique, Agence biomédecine | FIV/ICSI + registre + transferts | 7 000–11 000 €† | moyen à long | Sécu : 4 tentatives ≤43 ans |
| Espagne | souvent anonyme | registre, traçabilité | FIV/ICSI + 1–2 transferts | 7 000–11 000 € | court | vaste base de donneuses |
| Tchéquie | souvent anonyme | dépend de la clinique | FIV/ICSI + 1 transfert | 6 000–9 000 € | court | délais rapides |
| Grèce | plutôt anonyme | cadre judiciare/adm. | FIV/ICSI + cryo | 6 500–10 000 € | moyen | anticiper les documents |
| Portugal | don ouvert | registre national | FIV/ICSI + 1–2 transferts | 7 000–11 000 € | moyen | accès aux origines à 18 ans |
| Canada | altruiste (remb. frais) | AHRA + Health Canada | FIV/ICSI + remboursement dépenses | 11 000–15 000 USD | moyen | justificatifs obligatoires |
| États-Unis | ouvert | État par État + FDA | FIV/ICSI + batteries de tests | ≥ 20 000 USD | court | le plus cher |
| Bulgarie | souvent anonyme | quotas par donneuse | FIV/ICSI | 5 500–8 500 € | court | vérifier le cadre local |
| Géorgie | libéral | cadre en évolution | FIV/ICSI + contrats | 5 000–8 000 € | court | stabilité juridique |
| Ukraine | libéral | environnement instable | FIV/ICSI | 5 000–8 000 € | moyen | risque politique |
| Israël | très réglementé | autorisation requise | FIV/ICSI + commission | 9 000–12 000 € | moyen | critères stricts |
| Japon | souvent anonyme | accès limité à l’identité | FIV/ICSI | 8 000–12 000 € | moyen | pratique variable |
*Ces fourchettes excluent les médicaments, les frais de déplacement/hébergement, les analyses génétiques optionnelles (PGT-A), la congélation/stockage et les transferts ultérieurs. En Europe, la traçabilité biologique est harmonisée via le Single European Code. Les coûts français incluent souvent des dépassements d’honoraires et ne reflètent pas toujours la part prise en charge par l’Assurance maladie.
Budget global réaliste
En France, un parcours de FIV avec don d’ovocytes se situe fréquemment autour de 7 000–11 000 € pour un « pack » (stimulation donneuse, ponction, FIV/ICSI, transfert initial), sans compter certains médicaments, les dépassements d’honoraires, le suivi psychologique ou l’hébergement. La Sécurité sociale peut couvrir jusqu’à quatre tentatives avant ~43 ans, mais pas tout ; après cet âge, la patiente assume en pratique la majorité des frais, souvent à l’étranger. Les chances cumulées montent avec plusieurs transferts, pas seulement le premier.
Dossiers & retour en France
Il faut conserver : protocole de stimulation, comptes rendus de laboratoire et d’embryologie, formulaires de consentement signés, informations sur le don (cadre légal français : gratuité, volontariat, accès ultérieur de l’enfant à l’identité du donneur), rapports de transfert, bilans sanguins, statut vaccinal et, si traitement réalisé à l’étranger, traductions certifiées. Ces pièces facilitent le suivi en France et les démarches futures éventuelles.
Éthique & droits de l’enfant
Points clés : consentement libre sans pression, protection médicale/sociale de la donneuse, traçabilité et conservation à long terme des dossiers, et droit de l’enfant né du don à connaître ses origines à sa majorité. La France est passée d’un anonymat total à un modèle de transparence progressive centré sur les droits de la personne née du don.
Évolution réglementaire (2025)
Depuis la loi bioéthique du 2 août 2021, l’AMP est ouverte à toutes les femmes et le double don gamètes (ovocytes + sperme) est autorisé. Les décrets d’application successifs (2022–2025) ont organisé la levée d’anonymat pour les personnes nées du don et imposé l’arrêt d’utilisation des anciens stocks totalement anonymes. Les discussions actuelles portent sur les délais d’attente (souvent longs dans le secteur public) et sur la part des actes qui restent à la charge des patientes, en particulier après 43 ans.
Alternatives légales en FR
Don de sperme : filière encadrée, gratuite et tracée par l’Agence de la biomédecine, accessible aux couples hétéro, couples de femmes et femmes seules.
Don d’embryons : possible dans un cadre strict ; exige un accompagnement médical et juridique rapproché.
Autoconservation ovocytaire (« congélation sociale ») : aujourd’hui autorisée et fortement demandée ; elle permet de préserver sa propre fertilité pour un usage ultérieur, mais ne remplace pas le don à autrui.
Important & alternative RattleStork
RattleStork ne propose pas et n’organise pas de don d’ovocytes. En alternative sûre et légale, nous t’aidons à démarrer un parcours avec don de sperme : profils vérifiés, guides concrets et orientation vers des structures reconnues. L’objectif reste la sécurité médicale, une documentation complète et la protection des droits de l’enfant.

Checklist clinique (court & pratique)
- Cadre légal : loi de bioéthique, gratuité du don, consentement écrit, traçabilité via l’Agence de la biomédecine et accès aux origines à la majorité.
- Sélection donneuse : dépistage infectieux, panel génétique si proposé, âge/réserve ovarienne, soutien psychologique.
- Qualité labo : équipe d’embryologie, taux de blastocystes, résultats audités, protocoles de congélation.
- Sécurité : prévention du SHO, limitation des grossesses multiples (transfert d’un seul embryon), prévention/prise en charge de la prééclampsie.
- Contrats & dossiers : consentements signés, copies officielles, traductions certifiées, dossier complet et retraçable.
- Budget & logistique : médicaments, dépassements d’honoraires, séjours répétés, transferts ultérieurs ; vérifier la prise en charge Sécu/mutuelle avant 43 ans.
Quand consulter
Avant tout traitement, fais un point individuel avec ta gynéco / ton gynéco : antécédents, traitements en cours, risques obstétricaux, éventuelle prophylaxie par aspirine faible dose, surveillance tensionnelle, organisation du suivi de grossesse en France.
Conclusion
En France, le don d’ovocytes est légal, gratuit pour la donneuse et strictement tracé. L’accès est désormais ouvert à toutes les femmes, mais les délais restent parfois longs et certains coûts persistent au-delà d’un certain âge. La sécurité juridique (bioéthique, filiation), la qualité du labo, un suivi médical rapproché et un budget réaliste sur plusieurs transferts sont déterminants. Conserver un dossier médical complet renforce la sécurité et les chances de succès.
Ressources fiables : Loi bioéthique 2 août 2021 • Agence de la biomédecine • Assurance maladie : prise en charge AMP • Single European Code • Taux ART (CDC) • Rapport ART ESHRE.

