Maladies transmissibles lors d’un don de sperme : virus, bactéries et risques génétiques

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Zappelphilipp Marx
Un technicien de laboratoire examine un échantillon de sperme dans un laboratoire de microbiologie

Chaque année, de nombreuses personnes en France ont recours à des dons de sperme. Les dépistages en laboratoire réduisent fortement les risques d’infection et les risques héréditaires, mais ne peuvent jamais les éliminer complètement. Vous trouverez ici les agents infectieux et variantes génétiques pertinents, la manière dont les banques de sperme sérieuses procèdent, et les points de vigilance pour les dons privés. Pour aller plus loin : Santé publique France, Recommandations ESHRE, CDC sur les IST, Directive européenne sur les tissus et cellules.

Pourquoi un dépistage en plusieurs étapes est indispensable

Beaucoup d’agents infectieux présentent une période fenêtre : peu après l’exposition, un test sérologique peut ne rien détecter alors qu’une PCR/NAT est déjà positive. C’est pourquoi les programmes sérieux combinent anamnèse, tests sérologiques, PCR/NAT et une libération différée après retest (souvent 90–180 jours). Cette logique réduit significativement le risque résiduel. Elle suit les recommandations-cadres d’ESHRE et des autorités sanitaires nationales comme Santé publique France.

Virus susceptibles d’être détectés dans l’éjaculat

  • HIV – test combiné Ag/Ac plus PCR/NAT ; libération uniquement après un deuxième prélèvement sanguin.
  • Hépatite B et C – HBsAg, Anti-HBc, Anti-HCV et HCV-NAT ; les infections chroniques doivent être écartées de façon fiable.
  • CMV – IgG/IgM et, si besoin, PCR ; pertinent pendant la grossesse.
  • HTLV I/II – rare, mais inclus dans de nombreux programmes.
  • HSV-1/2 – anamnèse clinique, PCR en cas de suspicion.
  • HPV – PCR pour les types à haut risque ; les échantillons positifs sont éliminés.
  • Zika, dengue, virus du Nil occidental – anamnèse de voyage, éventuellement RT-PCR et période d’exclusion après séjour en zone d’endémie.
  • SARS-CoV-2 – aujourd’hui principalement anamnèse et vérification des symptômes ; l’obligation varie selon les programmes.

Bactéries et parasites dans le contexte des dons de sperme

  • Chlamydia trachomatis – souvent asymptomatique ; NAAT sur urine/cotons.
  • Neisseria gonorrhoeae – NAAT ou culture avec test de sensibilité.
  • Treponema pallidum (syphilis) – TPPA/TPHA et marqueurs d’activité (p. ex. VDRL/RPR).
  • Trichomonas vaginalis – NAAT ; peut réduire la fonction des spermatozoïdes.
  • Ureaplasmes/Mycoplasmes – traitement ciblé en cas de détection.
  • Germes uropathogènes (p. ex. E. coli, entérocoques) – culture en cas de suspicion, les souches problématiques sont exclues.

Risques génétiques : ce qui est aujourd’hui standard

  • Mucoviscidose (CFTR)
  • Atrophie musculaire spinale (SMN1)
  • Hémoglobinopathies (drépanocytose, thalassémies)
  • Fragile X (FMR1) selon les antécédents
  • Microdélétions du chromosome Y en cas d’oligo/azoospermie marquée
  • Panneaux spécifiques à certaines populations (p. ex. maladie de Gaucher, Tay‑Sachs)

Les tests étendus dépendent des antécédents familiaux et de l’origine. L’ESHRE recommande de définir de façon transparente les indications.

Matrice des risques : agent, test, période fenêtre, libération

Agent pathogèneTest principalPériode fenêtreMise à disposition typiqueRemarque
HIVTest Ag/Ac combiné + PCR/NATJours à quelques semainesAprès retest (90–180 jours)Le NAT réduit l’incertitude
HBV/HCVHBsAg, Anti‑HBc, Anti‑HCV, HCV‑NATSemainesAprès retestVérifier le statut vaccinal contre l’hépatite B
SyphilisTPPA/TPHA + marqueurs d’activité2–6 semainesSeulement si sérologie entièrement négativeTraitement → période d’exclusion jusqu’à guérison
Chlamydies/GonorrhéeNAAT (urine/cotons)JoursEn cas de résultat négatifPositif → traitement, test de contrôle
CMVIgG/IgM ± PCRSemainesSelon la banquePertinent en cas de grossesse
Zika/virus du Nil occidentalRT‑PCR + antécédents de voyageSemainesPériode d’exclusion après voyage/ infectionTenir compte des zones d’endémie

Les délais précis varient selon le laboratoire et la réglementation nationale. L’ESHRE, Santé publique France et les directives européennes pour les établissements de tissus fournissent des repères.

Déroulement du dépistage

  1. Anamnèse et évaluation des risques – questionnaire, antécédents de voyage et sexuels.
  2. Tests de laboratoire – combinaison d’anticorps/antigène et de PCR/NAT.
  3. Panel génétique – selon directives et antécédents.
  4. Quarantaine – congélation et libération différée après retest.
  5. Libération finale – uniquement en cas de résultats entièrement normaux.

Don privé de sperme : comment rester en sécurité

  • Preuves de tests écrites et récentes des deux parties (HIV, HBV/HCV, syphilis, chlamydies/gonorrhée ; selon le contexte CMV, Trichomonas).
  • Éviter tout rapport non protégé avec des tiers pendant la période fenêtre après les tests.
  • Utiliser uniquement des contenants jetables stériles, une surface propre, se laver les mains ; ne pas mélanger les échantillons.
  • Documenter la date, l’heure et les résultats des tests ; formaliser les accords par écrit.
  • En cas de symptômes tels que fièvre, éruption ou écoulement, reporter le don et consulter un professionnel de santé.

Contexte médical pour la prévention des IST : Santé publique France et l’Assurance Maladie proposent des informations accessibles.

Don de sperme avec RattleStork : organisé, documenté, axé sur la sécurité

RattleStork vous aide à planifier un don privé de sperme de manière responsable. Vous pouvez échanger en sécurité des preuves de tests, programmer des rappels pour les retests, utiliser des listes de contrôle pour le matériel jetable et documenter des consentements individuels. Notre checklist pratique accompagne la préparation, le prélèvement propre et la remise. Ainsi, le don reste planifiable et transparent, sans compromis sur les normes de sécurité.

Écran d'accueil de l'application RattleStork avec une liste de contrôle pour un don de sperme sécurisé
RattleStork facilite les tests, les retests, la documentation et des procédures propres.

Droit et normes (France/Europe)

En France, la collecte, les tests et la mise à disposition des gamètes donneurs sont encadrés par le droit européen (directive 2004/23/CE et textes d’application) et par la réglementation nationale. Des points de repère sont fournis par Santé publique France, la Haute Autorité de Santé et les directives européennes pour les établissements de tissus. De nombreuses banques limitent en outre le nombre d’enfants par donneur et tiennent des registres.

Conclusion

Les banques de sperme sérieuses combinent anamnèse, tests sérologiques, PCR/NAT, quarantaine et retests. Cela rend les transmissions infectieuses et les risques génétiques très rares. Pour les dons privés, les mêmes principes sont essentiels : tests récents, respect des périodes fenêtre, hygiène, documentation et accords clairs. RattleStork propose un accompagnement structuré pour un don de sperme sûr et responsable.

Avertissement: Le contenu de RattleStork est fourni uniquement à des fins d’information et d’éducation générales. Il ne constitue pas un avis médical, juridique ou professionnel ; aucun résultat spécifique n’est garanti. L’utilisation de ces informations se fait à vos propres risques. Voir notre avertissement complet.

Questions fréquemment posées (FAQ)

Grâce à des tests combinés et à une libération différée, le risque est très faible, mais il n’est jamais nul.

HIV, hépatite B et C, syphilis, chlamydies et gonorrhée ainsi que, selon le programme, CMV, HTLV, HPV et un panel génétique de base.

La quarantaine couvre la période fenêtre entre l’infection et sa détectabilité et réduit le risque résiduel.

Après un traitement réussi et des tests de contrôle négatifs, cela est souvent possible, la décision revenant à l’établissement au cas par cas.

Après des voyages dans des zones à risque, des périodes d’attente et éventuellement des tests PCR sont appliqués avant toute libération.

La vaccination réduit le risque de nombreux types à haut risque, mais ne remplace pas les tests de laboratoire et les procédures de libération.

Sans tests standardisés, quarantaine et documentation, le risque est plus élevé ; des contrôles stricts sont nécessaires en indépendant.

Mucoviscidose, atrophie musculaire spinale, hémoglobinopathies et, selon les antécédents, d’autres panels comme le fragile X.

En cas de cultures positives, un test de sensibilité est réalisé et les souches problématiques sont systématiquement exclues.

La préparation réduit la charge cellulaire, mais ne remplace pas des tests négatifs et n’est pas une preuve suffisante de sécurité à elle seule.

À intervalles réguliers et avant chaque libération ; les périodes exactes sont fixées par l’établissement.

Cela augmente le risque d’une nouvelle infection non détectée et compromet la libération, ce qui est donc déconseillé.

Une vaccination complète est recommandée et prise en compte, mais les analyses de laboratoire restent obligatoires.

Conservé en azote liquide à −196 °C, la qualité reste stable pendant de nombreuses années ; il n’y a pas de date d’expiration fixe en pratique.

Oui, les deux parties doivent fournir des résultats récents et respecter la période fenêtre, sinon le risque augmente nettement.

Vous pouvez échanger des résultats, planifier des retests, cocher le matériel jetable et consigner les consentements, de sorte que le déroulement et les preuves restent clairs à tout moment.