Informations juridiques sur le don de sperme en France (2025) : règles, responsabilités et pièges à éviter

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Zappelphilipp Marx
Donneur en France tenant un gobelet stérile avec un échantillon de sperme dans un centre CECOS

En France, le don de sperme est légal et encadré par la loi de bioéthique. Ce guide explique ce qui est autorisé ou interdit, les différences entre un parcours en centre agréé (CECOS/centre d’AMP) et une insémination privée à domicile, qui est juridiquement parent, quels droits d’accès aux origines existent pour les personnes conçues par don, et les principaux risques médicaux/juridiques à anticiper. Références directes : loi n° 2021-1017 du 2 août 2021, Ministère de la Santé : accès aux origines, Agence de la biomédecine.

Cadre légal essentiel (France)

  • PMA pour toutes : l’AMP avec don est ouverte aux couples de femmes et aux femmes seules depuis 2021 (loi de bioéthique).
  • Fin des « gamètes anonymes » pour les nouvelles utilisations : depuis le 1er septembre 2022, tout donneur doit consentir à la communication de son identité et de données non identifiantes à la majorité de la personne née du don (Service-Public.fr ; Ministère).
  • Accès aux origines : à 18 ans, la personne née d’un don peut demander des données non identifiantes et l’identité du donneur via la CAPADD (Commission CAPADD ; texte : CSP, art. L.2143-1 s.).
  • Limite légale d’enfants par donneur : 10 naissances maximum par donneur pour réduire les risques de demi-fratries nombreuses (Agence de la biomédecine ; Ministère).
  • Filiation : le donneur n’est jamais parent légal ; aucun lien de filiation ni responsabilité envers l’enfant (Code civil, art. 342-9 cité par le Ministère).
  • Gestation pour autrui (GPA) : interdite en France (Code civil et pénal).

Parcours en centre d’AMP vs insémination à domicile

Centre d’AMP/CECOS (recommandé)

  • Juridique : consents et traçabilité garantissent l’absence de filiation du donneur et l’inscription dans les registres (CAPADD pour l’accès aux origines).
  • Médical : dépistages obligatoires (VIH, hépatites B/C, syphilis, IST), évaluation clinico-biologique, congélation/quarantaine, dossier complet (Agence de la biomédecine).
  • Limite 10 naissances : respect et suivi centralisés par les centres.

Insémination privée à domicile

  • Hors cadre : pas de dépistage/quarantaine/traçabilité imposés, pas d’enregistrement CAPADD, contrats privés fragiles.
  • Contentieux : risque élevé de litiges (sanitaires, civils, pénaux) et d’atteinte à l’intérêt de l’enfant ; fortement déconseillé par les autorités.

Qui peut recourir à un don de sperme ?

Couples hétérosexuels, couples de femmes et femmes non mariées peuvent accéder à une AMP avec don en France, sous réserve d’indications médicales et du protocole de centre (loi 2021). Renseignez-vous auprès de votre centre d’AMP sur les délais et les critères d’éligibilité.

Parenté légale : cas typiques

  • Traitement en centre : le donneur n’est pas parent ; la filiation s’établit au sein du couple receveur ou de la femme seule (déclarations/acte de naissance selon situation).
  • Couples de femmes : reconnaissance conjointe et filiation sécurisée via la procédure prévue par la loi 2021.
  • Donneur connu hors centre : très risqué et non encadré ; privilégier le circuit légal en centre.

Accès aux origines : ce qui change

  • Depuis 2022 : tout nouveau don suppose le consentement du donneur à la transmission de son identité et de données non identifiantes à la majorité de la personne conçue (Service-Public.fr ; loi 2021).
  • Demande à 18 ans : via la CAPADD (identité et/ou données non identifiantes). Ce droit n’ouvre pas un droit au contact.
  • Anonymat réciproque des receveurs : les parents receveurs n’ont pas accès à l’identité du donneur ; le donneur ne connaît pas les receveurs ni les enfants issus du don (Agence de la biomédecine).

Normes médicales et parcours type en centre

Les centres d’AMP appliquent les standards de l’Agence de la biomédecine : sélection et dépistage du donneur, consentements, cryoconservation/quarantaine, traçabilité et enregistrement, avec un suivi strict de la limite de 10 naissances.

  1. Consultation & consentements (information juridique et médicale, recueil des consentements)
  2. Sélection du donneur via CECOS/banque avec dossiers vérifiés
  3. Préparation (bilan, monitorage du cycle ; médication si nécessaire)
  4. Traitement (IIU ou FIV/ICSI selon indication)
  5. Suivi (test de grossesse ; enregistrement CAPADD/traçabilité selon les règles)

Argent, stockage et pratiques

  • Pas de rémunération du donneur : le don est volontaire et encadré ; seuls des frais liés au parcours peuvent être pris en charge selon le cadre public.
  • Stockage et disponibilité : gestion par les centres autorisés ; les « anciens » stocks anonymes non conformes ont fait l’objet d’une période transitoire avec échéances 2025 (Ministère).
  • Import/export : possible via centres autorisés, avec conformité au droit français (identité libérable à 18 ans, limite de 10 naissances).

Pièges fréquents en France : à surveiller

  • Insémination à domicile : pas de dépistage ni de traçabilité exigés, absence d’enregistrement CAPADD, risques sanitaires et juridiques très élevés.
  • Confusion sur l’anonymat : pour les nouveaux dons, l’identité pourra être demandée par l’adulte né du don ; les receveurs, eux, ne connaissent jamais l’identité du donneur.
  • Multiplication des demi-fratries : la France limite à 10 naissances par donneur et suit les usages via les centres ; attention aux importations non conformes.
  • Papiers incomplets : un défaut de consentement ou d’enregistrement peut fragiliser la filiation et l’accès aux origines : suivez le protocole du centre.

Don privé avec RattleStork — la voie « France »

RattleStork peut vous aider à préparer votre projet (check-lists, attentes, calendrier) tout en respectant le droit français. Utilisez la plateforme pour organiser votre parcours, puis finalisez dans un centre d’AMP/CECOS afin de :

  • Sécuriser la filiation et l’accès aux origines (consents conformes, enregistrement CAPADD)
  • Garantir la sécurité (dépistages, quarantaine, traçabilité)
  • Respecter la limite de 10 naissances/donneur et les règles d’import/export
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Conclusion

La France offre un cadre clair quand vous passez par un centre d’AMP : le donneur n’est pas parent, l’accès aux origines est garanti à la majorité, et la limite de 10 naissances réduit les risques. L’insémination privée reste possible en pratique, mais comporte des risques médicaux et juridiques majeurs. Pour un parcours souple et conforme, associez un outil moderne comme RattleStork aux garanties des centres agréés.

Avertissement: Le contenu de RattleStork est fourni uniquement à des fins d’information et d’éducation générales. Il ne constitue pas un avis médical, juridique ou professionnel ; aucun résultat spécifique n’est garanti. L’utilisation de ces informations se fait à vos propres risques. Voir notre avertissement complet.

Foire aux questions (FAQ) — fr-FR • France

Oui. Il est autorisé et strictement encadré par la loi de bioéthique. Le don se fait via des centres d’AMP (souvent CECOS) autorisés. Les dons « sauvages » hors cadre médical sont fortement déconseillés.

Techniquement possible, juridiquement et médicalement risqué : pas de dépistage/traçabilité obligatoires, pas d’inscription dans les registres d’accès aux origines, contrats privés fragiles et risques de contentieux. La voie sécurisée passe par un centre d’AMP.

Couples hétérosexuels, couples de femmes et femmes non mariées (« PMA pour toutes »). L’éligibilité clinique et les délais dépendent du centre.

Non. Le donneur n’a aucun lien de filiation, aucun droit ni obligation parentale envers l’enfant. La filiation s’établit au sein du couple receveur ou de la femme seule selon les règles applicables.

Pour les nouveaux dons, le principe d’« anonymat définitif » a pris fin : à sa majorité, la personne née du don peut demander l’identité du donneur via l’autorité compétente. En revanche, les receveurs n’ont pas accès à l’identité du donneur et le donneur ne connaît pas les receveurs.

La Commission d’accès des personnes nées d’une AMP avec tiers donneur. À 18 ans, l’adulte né d’un don peut solliciter, par son intermédiaire, des données non identifiantes et l’identité du donneur. Ce droit d’accès n’est pas un droit au contact.

La loi fixe une limite de 10 naissances par donneur afin de limiter la taille des demi-fratries. Les centres suivent et bloquent les utilisations pour respecter ce plafond.

Des données non identifiantes (par exemple éléments médicaux pertinents) peuvent être communiquées selon le cadre légal. L’identité civile complète n’est accessible qu’à la majorité de la personne conçue par don, sur demande.

Non. Le don est volontaire et non lucratif. Des frais directement liés au parcours peuvent être pris en charge dans le cadre public, mais il n’y a pas de paiement du gamète en lui-même.

Dépistages d’infections (VIH, hépatites B/C, syphilis et autres IST), évaluation clinique/biologique, examens de la qualité spermatique et traçabilité complète. Des procédures de congélation et de « quarantaine » peuvent s’appliquer selon le protocole du centre.

On peut indiquer des préférences générales dans le respect du cadre éthique, mais pas de sélection eugénique ni de choix du sexe de l’enfant sans indication médicale. L’appariement est géré par les équipes conformément aux règles de santé publique.

Non, la GPA est interdite en France. Les actes visant à organiser une GPA en France sont susceptibles de sanctions civiles/pénales. Les démarches réalisées à l’étranger soulèvent des questions de droit international privé et de filiation : prudence et conseil spécialisé impératifs.

Uniquement via des centres autorisés et si les conditions françaises sont respectées (identité potentiellement communicable à la majorité, sécurité/traçabilité, respect de la limite des 10 naissances en France). Les centres vérifient la conformité avant usage.

Variables selon les régions et centres (évaluation initiale, constitution du dossier, appariement, préparation médicale). Demandez un calendrier prévisionnel à votre centre d’AMP et anticipez les étapes administratives (consentements, examens).

1) Consultation d’information et consentements → 2) Appariement donneur/receveur via le centre → 3) Préparation (bilan, monitorage, éventuelle médication) → 4) Traitement (IIU ou FIV/ICSI selon indication) → 5) Suivi (test de grossesse, enregistrements et traçabilité).

Oui sur le plan des principes juridiques (accès aux origines, non-filiation du donneur, limite de 10 naissances). Les modalités pratiques (délais, organisation, coûts restants) peuvent différer selon l’établissement.

Copies des consentements signés, comptes rendus médicaux, attestations du centre sur la traçabilité et l’appariement, tout document relatif au stockage/transport en cas d’importation. Conservez-les de façon pérenne et sécurisée.

Les centres disposent de procédures de mise à jour et d’information en cas de découverte d’un risque sanitaire pertinent. Cela peut impliquer un blocage des paillettes restantes et, si nécessaire, l’information des receveurs selon les règles de santé publique.

Le stockage est organisé par les centres selon la réglementation et les consentements. Les « anciens » stocks anonymes ont fait l’objet d’un régime transitoire, avec des échéances de mise en conformité. Demandez à votre centre la durée de conservation applicable à votre dossier.

Insémination à domicile (risques sanitaires/juridiques), papiers incomplets (consentements, enregistrements), importations non conformes (identité non libérable, dépassement des 10 naissances), attentes irréalistes sur le « profil » du donneur (pas de sélection interdite).

Selon le centre et le type de parcours (public/privé), restent possibles des restes à charge (consultations, actes, conservation). Demandez un devis détaillé, les délais et les éventuelles prises en charge.

L’outil peut aider à planifier et documenter (check-lists, calendrier, attentes), mais la validation juridique/médicale se fait en centre d’AMP. Finalisez toujours via un centre pour sécuriser filiation, accès aux origines, dépistages et respect de la limite de 10 naissances.

Anticipez les délais, signez les consentements au bon moment, centralisez vos documents, privilégiez un centre expérimenté et posez des questions précises sur l’accès aux origines, la traçabilité, l’import/export et la gestion des alertes médicales post-don.