FIV réciproque : ovocytes de l’une, grossesse de l’autre

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Zappelphilipp Marx
Deux femmes planifiant ensemble un parcours de FIV autour d’une table

La FIV réciproque permet à deux femmes de partager le parcours : l’une fournit les ovocytes, l’autre porte la grossesse. Le protocole clinique suit les étapes standard d’une FIV ; l’organisation et le droit varient par pays et, au Canada, par province/territoire. Le cadre fédéral repose sur la Loi sur la procréation assistée (interdiction d’acheter des gamètes, encadrement du consentement) et le Règlement sur la sécurité des spermatozoïdes et des ovules (DORS/2019-193) de Santé Canada. Ressources : portail « Procréation assistée » de Santé Canada.

Décider d’abord

Avant les rendez-vous et traitements, définissez les rôles : qui donne, qui porte — et pourquoi. Principaux leviers : âge ovocytaire et bilan, logistique du quotidien, préférences partagées. Une matrice simple aide :

CritèreÀ évaluerConseil pratique
Facteurs ovocytairesÂge, AMH/AFC, endométriose, chirurgies antérieuresAligner les rôles sur l’âge ovocytaire
Facteurs utérinsEndomètre, fibromes/polypes, inflammationTraiter avant de démarrer
Travail & vieHoraires, astreintes, réseau d’aideCalendrier partagé et relais
Préférences & rôlesQui préfère donner ? Qui préfère porter — maintenant et plus tard ?Clarifier les attentes

Fonctionnement de la FIV réciproque

Les ovocytes de la Partenaire A sont stimulés et prélevés, fécondés au laboratoire avec du sperme de donneur, puis un embryon est transféré dans l’utérus de la Partenaire B. A apporte la génétique, B la grossesse. Pour un futur enfant, vous pouvez inverser les rôles. Le parcours est celui d’une FIV ; les différences touchent l’allocation des rôles, la documentation et certains volets juridiques.

Couple de femmes discutant de qui donnera les ovocytes et qui portera la grossesse
Ovocytes de A, grossesse avec B — rôles inversables selon la période de vie.

Taux de succès et facteurs

Le déterminant majeur est l’âge des ovocytes de la donneuse. Pèsent aussi : qualité du laboratoire, développement embryonnaire, préparation endométriale, synchronisation du transfert, stratégie d’embryon unique, comorbidités et hygiène de vie. Au Canada, utilisez des cliniques autorisées qui respectent le Règlement fédéral sur la sécurité des gamètes et les exigences de consentement de la Loi (interdiction d’acheter des gamètes, art. 7).

FacteurImpactÀ faire
Âge ovocytaireélevéDécider les rôles avec âge + AMH/AFC
Qualité embryonnairemoyen–élevéChoisir un labo expérimenté ; éviter les « add-ons » sans preuve
EndomètremoyenTraiter inflammation/fibromes ; viser la fenêtre de transfert
Stratégie de transfertmoyenEn général, transfert d’un seul embryon
Mode de viemoyenSans tabac ; sommeil, nutrition, gestion du stress

Étapes pas à pas

  1. Bilan préalable (les deux) : Antécédents, échographie, hormones, réserve ovarienne (AMH/AFC), dépistages infectieux, vaccinations ; conseil génétique au besoin. Fixez rôles, calendrier et budget ; choisissez une clinique respectant les exigences fédérales/provinciales.

  2. Stimulation & ponction (Partenaire A) : Stimulation contrôlée, déclenchement, ponction transvaginale. Objectif : bon rendement avec faible risque d’OHSS.

  3. Fécondation & culture : IVF/ICSI selon le bilan, culture plusieurs jours et grading. Add-ons uniquement avec bénéfice démontré.

  4. Préparation du transfert (Partenaire B) : Préparation endométriale (cycle naturel ou substitué), définition de la fenêtre ; en général transfert d’un seul embryon.

  5. Transfert & suivi : Transfert embryonnaire, soutien lutéal, test de grossesse et échographie précoce ; ajuster au besoin.

Sécurité, examens et médicaments

Bonnes pratiques : dépistages à jour, statut vaccinal (ex. rubéole), revue des traitements (dont thyroïde), acide folique pré-conceptionnel. Les protocoles actuels réduisent le risque d’OHSS ; privilégier l’embryon unique diminue le risque de grossesse multiple. Rappel : le cadre fédéral encadre le consentement et la sécurité des gamètes (Santé Canada), et les provinces fixent l’accès/couverture.

Temps, coûts et organisation

Des délais sont fréquents avant le premier rendez-vous et les examens. La phase active dure ~2 à 6 semaines (stimulation, ponction, culture, transfert). Les coûts et la couverture varient selon la province/territoire et la clinique. Exemples : l’Ontario dispose d’un Programme ontarien de procréation assistée (financement par cliniques participantes) ; au Québec, le Programme de procréation médicalement assistée (PMA) a été mis à jour en 2024, et des ressources fiscales comme le crédit d’impôt pour traitement de l’infertilité existent.

BlocÀ considérerConseil pratique
Rendez-vousSuivis, jour de ponction, fenêtre de transfert, congésCalendrier partagé ; organiser les relais tôt
BudgetStimulation, ponction, labo, transfert, médicaments ; congélation & stockageDevis détaillé et marge de sécurité
DocumentsConsentements, dossier donneur, factures, protocolesNumériser et archiver à long terme
LogistiqueDéplacements, garde d’enfants, soutien quotidienCheck-lists et responsabilités claires

Choisir un donneur

Donneur via banque/clinique canadienne conforme au Règlement fédéral ou donneur connu (dans le respect des lois). Priorisez des tests récents, des profils transparents, la clarté sur de futurs contacts et une documentation solide. Au Canada, l’achat de gamètes est interdit par la Loi fédérale, mais des banques étrangères peuvent être impliquées (importations encadrées). Vérifiez la conformité des établissements et la traçabilité des échantillons (Santé Canada : procréation assistée).

Mythes et faits

  • Plus d’embryons = plus de chances ? Le transfert d’un seul embryon réduit les risques et est souvent préférable.
  • La plus « en forme » devrait porter ? Comptent davantage l’âge ovocytaire, l’histoire médicale, la logistique et la préférence.
  • Les « add-ons » aident toujours ? À utiliser seulement s’ils sont étayés par des preuves.
  • La loi est uniforme au Canada ? Le cadre fédéral est commun, mais l’accès, la couverture et la filiation dépendent de la province/du territoire.
  • Le « frais » bat toujours le congelé ? Les transferts différés peuvent être tout aussi performants.
  • Un mode de vie parfait remplace la biologie ? Utile, mais ne compense pas l’effet de l’âge.
  • Un donneur connu simplifie tout ? Tests, documentation et accords clairs restent essentiels.
  • Un transfert négatif = mauvais plan ? Plusieurs tentatives et ajustements sont fréquents.

Quand consulter

  • Avant de commencer : bilans de base, définition des rôles et calendrier.
  • En cas de pathologies, traitements au long cours ou cycles irréguliers.
  • Si la grossesse n’advient pas après plusieurs transferts ou si le protocole doit évoluer.

Contexte Canada : vérifiez la conformité fédérale (Loi/Règlement), l’autorisation de la clinique et les programmes provinciaux (Ontario, Québec, etc.). Conservez tous les consentements, bordereaux et rapports.

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RattleStork vous aide à rechercher des donneurs avec profils vérifiés, messagerie sécurisée et outils pour agenda, notes, planification du cycle et listes privées. Focus : transparence, sécurité et documentation. RattleStork ne remplace pas un avis médical.

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Conclusion

La FIV réciproque associe implication partagée et cadre clinique. L’essentiel : âge ovocytaire, endomètre prêt, planning et budget réalistes, décisions fondées sur les preuves et bonne paperasse. Au Canada, appuyez-vous sur la Loi fédérale et le Règlement de Santé Canada, et informez-vous des règles de filiation et de la couverture propres à votre province/territoire.

Avertissement: Le contenu de RattleStork est fourni uniquement à des fins d’information et d’éducation générales. Il ne constitue pas un avis médical, juridique ou professionnel; aucun résultat spécifique n’est garanti. L’utilisation de ces informations se fait à vos propres risques. Voir notre avertissement complet.

Questions fréquentes (FAQ)

L’une donne ses ovocytes et l’autre reçoit le transfert embryonnaire et porte la grossesse ; les deux partenaires sont impliquées.

Oui : deux termes pour décrire l’implication génétique et gestationnelle partagée du couple.

La technique est possible, mais le succès dépend surtout de l’âge des ovocytes de la donneuse.

Souvent pertinent pour la qualité ovocytaire, mais le bilan individuel peut modifier le choix des rôles.

Les deux options peuvent être comparables ; le choix dépend du protocole et de facteurs individuels.

Le transfert d’un seul embryon est généralement recommandé pour réduire les risques (et, au Québec, une politique d’embryon unique s’applique).

Dépistages infectieux, vaccinations, dosages hormonaux et échographie ; conseil génétique et évaluation thyroïdienne selon le contexte.

En général 2 à 6 semaines pour la phase active, sans compter l’attente de rendez-vous et d’examens.

Effets liés à la stimulation et aux gestes, et risques de grossesse multiple ; les protocoles actuels les réduisent (embryon unique recommandé).

Oui — beaucoup de couples programment un deuxième enfant avec les rôles inversés selon l’âge et le bilan.

Pas nécessairement. Les cliniques/banques conformes fournissent des donneurs dépistés et une documentation claire.

Souvent oui, selon disponibilité et limites fixées ; à planifier tôt avec la clinique.

Selon province/territoire, centre et protocole. Demandez des devis détaillés ; tenez compte des médicaments, éventuels transferts différés, frais de stockage et des programmes provinciaux (ex. Ontario, Québec).

Cadre fédéral (Loi sur la procréation assistée ; sécurité des gamètes) + règles provinciales de filiation. La conjointe non porteuse peut être reconnue selon les mécanismes locaux (déclaration/ordonnance). Obtenez un avis juridique et conservez les consentements.