La FIV réciproque permet à deux femmes de partager le parcours : l’une fournit les ovocytes, l’autre porte la grossesse. Le protocole clinique suit les étapes standard d’une FIV ; l’organisation et le droit varient par pays et, au Canada, par province/territoire. Le cadre fédéral repose sur la Loi sur la procréation assistée (interdiction d’acheter des gamètes, encadrement du consentement) et le Règlement sur la sécurité des spermatozoïdes et des ovules (DORS/2019-193) de Santé Canada. Ressources : portail « Procréation assistée » de Santé Canada.
Décider d’abord
Avant les rendez-vous et traitements, définissez les rôles : qui donne, qui porte — et pourquoi. Principaux leviers : âge ovocytaire et bilan, logistique du quotidien, préférences partagées. Une matrice simple aide :
| Critère | À évaluer | Conseil pratique |
|---|---|---|
| Facteurs ovocytaires | Âge, AMH/AFC, endométriose, chirurgies antérieures | Aligner les rôles sur l’âge ovocytaire |
| Facteurs utérins | Endomètre, fibromes/polypes, inflammation | Traiter avant de démarrer |
| Travail & vie | Horaires, astreintes, réseau d’aide | Calendrier partagé et relais |
| Préférences & rôles | Qui préfère donner ? Qui préfère porter — maintenant et plus tard ? | Clarifier les attentes |
Fonctionnement de la FIV réciproque
Les ovocytes de la Partenaire A sont stimulés et prélevés, fécondés au laboratoire avec du sperme de donneur, puis un embryon est transféré dans l’utérus de la Partenaire B. A apporte la génétique, B la grossesse. Pour un futur enfant, vous pouvez inverser les rôles. Le parcours est celui d’une FIV ; les différences touchent l’allocation des rôles, la documentation et certains volets juridiques.

Taux de succès et facteurs
Le déterminant majeur est l’âge des ovocytes de la donneuse. Pèsent aussi : qualité du laboratoire, développement embryonnaire, préparation endométriale, synchronisation du transfert, stratégie d’embryon unique, comorbidités et hygiène de vie. Au Canada, utilisez des cliniques autorisées qui respectent le Règlement fédéral sur la sécurité des gamètes et les exigences de consentement de la Loi (interdiction d’acheter des gamètes, art. 7).
| Facteur | Impact | À faire |
|---|---|---|
| Âge ovocytaire | élevé | Décider les rôles avec âge + AMH/AFC |
| Qualité embryonnaire | moyen–élevé | Choisir un labo expérimenté ; éviter les « add-ons » sans preuve |
| Endomètre | moyen | Traiter inflammation/fibromes ; viser la fenêtre de transfert |
| Stratégie de transfert | moyen | En général, transfert d’un seul embryon |
| Mode de vie | moyen | Sans tabac ; sommeil, nutrition, gestion du stress |
Étapes pas à pas
Bilan préalable (les deux) : Antécédents, échographie, hormones, réserve ovarienne (AMH/AFC), dépistages infectieux, vaccinations ; conseil génétique au besoin. Fixez rôles, calendrier et budget ; choisissez une clinique respectant les exigences fédérales/provinciales.
Stimulation & ponction (Partenaire A) : Stimulation contrôlée, déclenchement, ponction transvaginale. Objectif : bon rendement avec faible risque d’OHSS.
Fécondation & culture : IVF/ICSI selon le bilan, culture plusieurs jours et grading. Add-ons uniquement avec bénéfice démontré.
Préparation du transfert (Partenaire B) : Préparation endométriale (cycle naturel ou substitué), définition de la fenêtre ; en général transfert d’un seul embryon.
Transfert & suivi : Transfert embryonnaire, soutien lutéal, test de grossesse et échographie précoce ; ajuster au besoin.
Sécurité, examens et médicaments
Bonnes pratiques : dépistages à jour, statut vaccinal (ex. rubéole), revue des traitements (dont thyroïde), acide folique pré-conceptionnel. Les protocoles actuels réduisent le risque d’OHSS ; privilégier l’embryon unique diminue le risque de grossesse multiple. Rappel : le cadre fédéral encadre le consentement et la sécurité des gamètes (Santé Canada), et les provinces fixent l’accès/couverture.
Temps, coûts et organisation
Des délais sont fréquents avant le premier rendez-vous et les examens. La phase active dure ~2 à 6 semaines (stimulation, ponction, culture, transfert). Les coûts et la couverture varient selon la province/territoire et la clinique. Exemples : l’Ontario dispose d’un Programme ontarien de procréation assistée (financement par cliniques participantes) ; au Québec, le Programme de procréation médicalement assistée (PMA) a été mis à jour en 2024, et des ressources fiscales comme le crédit d’impôt pour traitement de l’infertilité existent.
| Bloc | À considérer | Conseil pratique |
|---|---|---|
| Rendez-vous | Suivis, jour de ponction, fenêtre de transfert, congés | Calendrier partagé ; organiser les relais tôt |
| Budget | Stimulation, ponction, labo, transfert, médicaments ; congélation & stockage | Devis détaillé et marge de sécurité |
| Documents | Consentements, dossier donneur, factures, protocoles | Numériser et archiver à long terme |
| Logistique | Déplacements, garde d’enfants, soutien quotidien | Check-lists et responsabilités claires |
Choisir un donneur
Donneur via banque/clinique canadienne conforme au Règlement fédéral ou donneur connu (dans le respect des lois). Priorisez des tests récents, des profils transparents, la clarté sur de futurs contacts et une documentation solide. Au Canada, l’achat de gamètes est interdit par la Loi fédérale, mais des banques étrangères peuvent être impliquées (importations encadrées). Vérifiez la conformité des établissements et la traçabilité des échantillons (Santé Canada : procréation assistée).
Bases légales (Canada)
Fédéral :Loi sur la procréation assistée (interdit l’achat de gamètes, encadre les activités et le consentement ; sanctions pénales en cas de non-respect) et Règlement sur la sécurité des spermatozoïdes et des ovules (sécurité/qualité, dépistages, tenue de registres). Voir aussi l’avis de Santé Canada sur le consentement.
Provinces/territoires : l’accès (couverture publique) et la filiation sont de compétence provinciale. Exemples : Ontario Fertility Program (financement via cliniques participantes) ; au Québec, PMA et règles spécifiques (p. ex. politique d’embryon unique dans la Loi provinciale sur les activités cliniques et de recherche en matière de procréation assistée : LQ).
Filiation/parentalité : varie selon la province (déclarations de parenté, reconnaissance de la conjointe non porteuse, etc.). Obtenez un avis juridique local et assurez-vous que les consentements (génétique/gestation) sont correctement rédigés et conservés.
Mythes et faits
- Plus d’embryons = plus de chances ? Le transfert d’un seul embryon réduit les risques et est souvent préférable.
- La plus « en forme » devrait porter ? Comptent davantage l’âge ovocytaire, l’histoire médicale, la logistique et la préférence.
- Les « add-ons » aident toujours ? À utiliser seulement s’ils sont étayés par des preuves.
- La loi est uniforme au Canada ? Le cadre fédéral est commun, mais l’accès, la couverture et la filiation dépendent de la province/du territoire.
- Le « frais » bat toujours le congelé ? Les transferts différés peuvent être tout aussi performants.
- Un mode de vie parfait remplace la biologie ? Utile, mais ne compense pas l’effet de l’âge.
- Un donneur connu simplifie tout ? Tests, documentation et accords clairs restent essentiels.
- Un transfert négatif = mauvais plan ? Plusieurs tentatives et ajustements sont fréquents.
Quand consulter
- Avant de commencer : bilans de base, définition des rôles et calendrier.
- En cas de pathologies, traitements au long cours ou cycles irréguliers.
- Si la grossesse n’advient pas après plusieurs transferts ou si le protocole doit évoluer.
Contexte Canada : vérifiez la conformité fédérale (Loi/Règlement), l’autorisation de la clinique et les programmes provinciaux (Ontario, Québec, etc.). Conservez tous les consentements, bordereaux et rapports.
Trouvez des donneurs avec RattleStork
RattleStork vous aide à rechercher des donneurs avec profils vérifiés, messagerie sécurisée et outils pour agenda, notes, planification du cycle et listes privées. Focus : transparence, sécurité et documentation. RattleStork ne remplace pas un avis médical.

Conclusion
La FIV réciproque associe implication partagée et cadre clinique. L’essentiel : âge ovocytaire, endomètre prêt, planning et budget réalistes, décisions fondées sur les preuves et bonne paperasse. Au Canada, appuyez-vous sur la Loi fédérale et le Règlement de Santé Canada, et informez-vous des règles de filiation et de la couverture propres à votre province/territoire.

