Le don d’ovules est, pour beaucoup, la voie la plus réaliste vers une grossesse. Au Canada, il est autorisé sous un régime altruiste : la rémunération des donneuses est interdite, mais certaines dépenses peuvent être remboursées si elles respectent les règles fédérales. Les exigences de sécurité et de traçabilité sont fixées par Santé Canada. Ce guide présente le déroulement, le droit canadien et québécois, la santé & les risques, les chances de succès, les coûts en dollars canadiens, les documents importants, l’éthique et les évolutions récentes (dont l’accès aux origines au Québec).
Déroulement & bases
La donneuse est stimulée par hormones ; les ovocytes matures sont prélevés et fécondés en laboratoire (FIV/ICSI) avec du sperme. Selon la clinique, 1 à 2 embryons sont transférés ; les autres peuvent être cryoconservés. La receveuse mènera la grossesse ; l’enfant sera génétiquement issu de la donneuse.
Cadre légal au Canada
Au fédéral, la Loi sur la procréation assistée (AHRA) interdit de payer un donneur de gamètes ; seul le remboursement de dépenses admissibles est permis, selon le Règlement sur le remboursement relatif à la procréation assistée (p. ex. déplacements, garde d’enfants, services professionnels, médicaments, certaines pertes de revenus, avec reçus et déclarations).
La sécurité/traçabilité des gamètes est encadrée par le Règlement sur la sécurité du sperme et des ovules (SSOR) : dépistage, évaluation d’aptitude du donneur, examens, tests et tenue de dossiers, sous inspections de Santé Canada.
Anonymat & accès aux origines. Il n’existe pas, au niveau fédéral, de droit général d’accès à l’identité du donneur pour les personnes conçues par don ; des dons « connus » ou « à identité ouverte » peuvent toutefois être offerts selon les cliniques. Au Québec, depuis 2025, un dispositif provincial permet aux personnes issues d’un don de demander des informations sur leurs origines via un registre (règles transitoires pour les dons antérieurs ; confidentialité par défaut, possibilité de divulgation selon les préférences et la loi).
Couverture publique : l’aide varie selon la province/territoire (p. ex. Ontario Fertility Program ; programmes québécois de PMA). Vérifiez l’admissibilité, les actes couverts et les listes d’attente auprès de votre province et de votre clinique.
Filiation
La filiation repose sur la naissance et les règles provinciales (p. ex. Loi sur le droit de la famille en C.-B.). Le donneur n’acquiert généralement pas de statut parental en l’absence d’entente spécifique. Les conjoints/partenaires établissent leur filiation selon les mécanismes prévus (consentements, déclarations, ordonnances).
Santé & risques
Donneuses : effets le plus souvent modestes ; le syndrome d’hyperstimulation ovarienne (SHO) sévère est rare et limité par des protocoles modernes (déclenchement agoniste GnRH, stratégie « freeze-all »).
Receveuses : après don d’ovules, risque accru d’hypertension gravidique (notamment prééclampsie) ; standard : évaluation, parfois AAS faible dose, suivi obstétrical rapproché.
Sélection des donneuses & matching
Les programmes conformes au SSOR évaluent l’anamnèse, l’âge/réserve ovarienne (AMH), le statut infectieux (VIH, VHB/VHC, syphilis, etc.), le groupe/Rh et souvent des panels génétiques. Le « matching » est encadré (critères médicaux/phénotypiques) ; la documentation et la traçabilité sont obligatoires.
Taux de succès
Internationalement, la grossesse clinique par transfert avec ovules donnés se situe souvent autour de 45–55 %, selon l’âge/santé de la donneuse, la qualité du laboratoire, la qualité embryonnaire, le nombre de transferts et des facteurs utérins. Comparez toujours les définitions (par cycle, par transfert, par naissance vivante) et les indicateurs publiés par la clinique.
Comparatif 2025 – modèles, « packs », prix indicatifs
Valeurs indicatives ; les forfaits, voies juridiques et délais varient selon la clinique et la province. La ligne Canada est en $ CA (don altruiste, remboursement de dépenses autorisé). Les autres lignes conservent leur monnaie locale pour cohérence.
| Pays | Modèle de don | Droit / transparence | Forfait type | Coût estimatif* (hors voyage) | Délais | Remarque |
|---|---|---|---|---|---|---|
| Canada | altruiste (remb. de dépenses) | AHRA + SSOR | FIV/ICSI + remboursement admissible | 25 000–45 000 $ CA† | moyen | politiques provinciales variables |
| États-Unis | ouvert | État + FDA | FIV/ICSI + tests étendus | ≥ 20 000 $ US | court | coût total le plus élevé |
| Portugal | ouvert | registre national | FIV/ICSI + 1–2 transferts | 7 000–11 000 € | moyen | accès aux origines à 18 ans |
| Espagne | souvent anonyme | registre, traçabilité | FIV/ICSI + 1–2 transferts | 7 000–11 000 € | court | grand bassin de donneuses |
| Tchéquie | souvent anonyme | selon clinique | FIV/ICSI + 1 transfert | 6 000–9 000 € | court | délais rapides |
| France | accès AMP élargi | bioéthique + Agence biomédecine | FIV/ICSI + registre | 7 000–11 000 € | moyen-long | prise en charge partielle ≤ ~43 ans |
| Grèce | plutôt anonyme | cadre jud./adm. | FIV/ICSI + cryo | 6 500–10 000 € | moyen | anticiper les documents |
| Israël | très réglementé | autorisation requise | FIV/ICSI + commission | 9 000–12 000 € | moyen | critères stricts |
*Hors médicaments, déplacements/hébergement, génétique optionnelle (p. ex. PGT-A), frais de cryo/stockage et transferts ultérieurs.
†Fourchette canadienne basée sur coûts moyens de FIV au Canada (10 000–15 k $ CA par cycle hors don) + cohortes d’ovocytes de banques partenaires (p. ex. 24 k $ CA par cohorte ; variable selon la source et la clinique). Confirmez toujours auprès du centre.
Budget global réaliste
En pratique privée au Canada, prévoyez souvent 25 000 à 45 000 $ CA pour un parcours FIV-don (frais cliniques, cohorte d’ovocytes/banque, actes de labo), auxquels s’ajoutent médicaments, déplacements et transferts additionnels. Les programmes publics (p. ex. Ontario, Québec) peuvent financer certains actes à des conditions précises ; l’admissibilité et la couverture varient.
Dossiers & retour
À conserver : protocole de stimulation, comptes rendus de laboratoire/embryologie, consentements signés, informations réglementaires sur le don (altruisme, remboursements, traçabilité), rapports de transfert, résultats pertinents, statut vaccinal et traductions certifiées si traitement à l’étranger. Un dossier complet facilite le suivi au Canada et les démarches provinciales.
Éthique & droits de l’enfant
Points clés : consentement libre sans pression, protection médicale/sociale de la donneuse, traçabilité robuste et conservation longue des dossiers, qualité de l’information pour l’enfant. Au Québec (2025), l’accès aux origines progresse par un dispositif dédié ; ailleurs au Canada, l’anonymat reste fréquent, sauf dons connus/à identité ouverte selon politique clinique.
Évolutions (2025)
Au fédéral : consolidation de l’application/inspection des exigences SSOR et des règles de remboursement. Dans les provinces : ajustements de programmes (eligibilité, file d’attente) ; au Québec, mise en œuvre du régime d’accès aux origines via le registre.
Alternatives légales au CA
Don de sperme : filière encadrée par le SSOR ; large recours à l’importation de gamètes (banques internationales) via cliniques/établissements conformes.
Don d’embryons : possible dans des programmes spécifiques ; accompagnement médico-juridique recommandé (consentements, traçabilité, droit provincial).
Préservation de la fertilité (autoconservation des ovocytes) : autorisée ; l’usage pour tiers reste soumis au cadre altruiste fédéral (aucune rémunération, remboursements admissibles).
Important & alternative RattleStork
RattleStork ne propose pas et n’organise pas de don d’ovules. En alternative sûre et légale, nous aidons à démarrer un parcours avec don de sperme : profils vérifiés, guides pratiques et orientation vers des services reconnus. Priorités : sécurité clinique, documentation complète et droits de l’enfant.

Checklist clinique (court & pratique)
- Légalité : conformité AHRA/SSOR, politique d’anonymat/identité ouverte, consentements écrits, traçabilité.
- Sélection donneuse : dépistages infectieux, panels génétiques selon indication, AMH/âge, soutien psychosocial.
- Qualité labo : équipe d’embryologie, résultats auditables, protocoles blastocyste/cryo.
- Sécurité : prévention du SHO, transfert d’un seul embryon (SET), prévention de la prééclampsie.
- Contrats & pièces : consentements signés, reçus obligatoires pour remboursements, traductions certifiées si besoin.
- Budget & logistique : médicaments, cohortes/banques, transferts successifs, politique provinciale (admissibilité, listes d’attente).
Quand consulter
Avant tout traitement : bilan individuel (antécédents, médication), discussion des risques obstétricaux, éventuelle AAS faible dose, suivi tensionnel et planification du suivi de grossesse dans votre province.
Conclusion
Au Canada, le don d’ovules est légal dans un cadre altruiste et strictement encadré par Santé Canada (sécurité/traçabilité, remboursements admissibles). Votre réussite dépendra surtout de la sécurité juridique, de la qualité du laboratoire, d’un suivi médical rigoureux et d’un budget réaliste en $ CA sur plusieurs transferts. Un dossier complet et conforme améliore la sécurité et les chances de succès.
Ressources utiles : Santé Canada : Procréation assistée • Règlement sur la sécurité du sperme et des ovules • Remboursement – Règlement fédéral • Ontario Fertility Program • PMA au Québec • Registre québécois – connaissance des origines.

