Maladies transmissibles liées au don de sperme : virus, bactéries et risques génétiques

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Zappelphilipp Marx
Technicien de laboratoire examinant un échantillon de sperme dans un laboratoire de microbiologie

Chaque année, de nombreuses personnes au Canada ont recours aux dons de sperme. Les dépistages en laboratoire réduisent fortement les risques d’infection et les risques héréditaires, mais ne peuvent jamais les éliminer complètement. Vous apprendrez ici quels agents infectieux et quelles variantes génétiques sont pertinents, comment les banques de sperme sérieuses effectuent leurs contrôles et à quoi faire attention pour les dons privés. Sources complémentaires : Agence de la santé publique du Canada (ASPC), Recommandations ESHRE, CDC — ITS, Directive de l’UE sur les tissus et les cellules (2004/23/CE).

Pourquoi un dépistage en plusieurs étapes est indispensable

Beaucoup d’agents infectieux présentent une période fenêtre : peu après une infection, un test sérologique ne détecte pas encore d’anticorps alors que la PCR/NAT peut être positive. C’est pourquoi les programmes sérieux combinent anamnèse, tests sérologiques, PCR/NAT et une libération différée après un nouveau test (souvent 90–180 jours). Ainsi, le risque résiduel diminue sensiblement. Cette logique suit les recommandations cadres d’ESHRE et des autorités de santé publique comme l’ASPC.

Virus pouvant être détectés dans l’éjaculat

  • VIH – test combiné antigène/anticorps plus PCR/NAT; libération seulement après une seconde prise de sang.
  • Hépatite B et C – HBsAg, Anti-HBc, Anti-HCV et HCV‑NAT; il faut exclure de façon sûre les infections chroniques.
  • CMV – IgG/IgM et PCR si nécessaire; pertinent pendant la grossesse.
  • HTLV I/II – rare, inclus dans de nombreux programmes.
  • HSV‑1/2 – anamnèse clinique; PCR en cas de suspicion.
  • HPV – PCR pour les génotypes à haut risque; les échantillons positifs sont éliminés.
  • Zika, dengue, virus du Nil occidental – anamnèse de voyage, RT‑PCR si nécessaire et report après séjours en zones d’endémie.
  • SARS‑CoV‑2 – aujourd’hui surtout anamnèse et contrôle des symptômes; l’obligation dépend du programme.

Bactéries et parasites dans le contexte du don de sperme

  • Chlamydia trachomatis – souvent asymptomatique; NAAT sur urine/cotton‑tige.
  • Neisseria gonorrhoeae – NAAT ou culture avec test de sensibilité.
  • Treponema pallidum (syphilis) – TPPA/TPHA et marqueurs d’activité (p. ex. VDRL/RPR).
  • Trichomonas vaginalis – NAAT; peut diminuer la fonction spermatozoïdale.
  • Ureaplasmes/Mycoplasmes – traitement ciblé en cas de détection.
  • Germes uropathogènes (p. ex. E. coli, entérocoques) – culture en cas de suspicion; les souches problématiques sont exclues.

Risques génétiques : ce qui est standard aujourd’hui

  • Mucoviscidose (CFTR)
  • Atrophie musculaire spinale (SMN1)
  • Hémoglobinopathies (drépanocytose, thalassémies)
  • Fragile X (FMR1) selon les antécédents
  • Microdélétions du chromosome Y en cas d’oligo/azoospermie sévère
  • Panneaux spécifiques à la population (p. ex. maladie de Gaucher, Tay‑Sachs)

Les tests étendus s’adaptent aux antécédents familiaux et à l’origine. ESHRE recommande de définir clairement les domaines d’indication.

Matrice de risques : agent pathogène, test, période fenêtre, libération

Agent pathogèneTest primairePériode fenêtreLibération typiqueRemarque
HIVTest Ag/Ac combiné + PCR/NATJours à quelques semainesAprès retest (90–180 jours)Le NAT réduit l’incertitude
HBV/HCVHBsAg, Anti‑HBc, Anti‑HCV, HCV‑NATSemainesAprès retestVérifier le statut vaccinal contre l’hépatite B
SyphilisTPPA/TPHA + marqueurs d’activité2–6 semainesUniquement si sérologie entièrement négativeTraitement → report jusqu’à guérison
Chlamydia/GonorrhéeNAAT (urine/cotton‑tige)JoursSi résultat négatifPositif → traitement, test de contrôle
CMVIgG/IgM ± PCRSemainesSelon la banquePertinent pendant la grossesse
Zika/Nil occidentalRT‑PCR + anamnèse de voyageSemainesReport après voyage/infectionTenir compte des zones d’endémie

Les délais concrets varient selon le laboratoire et les directives nationales. ESHRE, l’ASPC et les directives de l’UE sur les tissus apportent des repères.

Déroulement du dépistage

  1. Anamnèse et évaluation des risques – questionnaire, antécédents de voyage et sexuels.
  2. Tests de laboratoire – combinaison d’anticorps/antigène et PCR/NAT.
  3. Panneau génétique – conforme aux directives et aux antécédents.
  4. Quarantaine – congélation et libération différée après retest.
  5. Libération finale – uniquement en cas de résultats entièrement normaux.

Don privé de sperme : comment rester en sécurité

  • Preuves de tests écrites et à jour des deux parties (VIH, HBV/HCV, syphilis, chlamydia/gonorrhée; selon le contexte CMV, Trichomonas).
  • Pas de relations sexuelles non protégées avec des tiers pendant la période fenêtre suivant les tests.
  • Utiliser uniquement des contenants jetables stériles, surface propre, se laver les mains; pas de mélange d’échantillons.
  • Documenter la date, l’heure et les résultats des tests; consigner les accords par écrit.
  • En cas de symptômes comme fièvre, éruption ou écoulement, reporter le don et consulter un professionnel de santé.

Pour des informations de base sur la prévention des ITS : l’ASPC et le CDC offrent des ressources destinées au grand public.

Don de sperme avec RattleStork : organisé, documenté et axé sur la sécurité

RattleStork vous aide à planifier un don privé de sperme de manière responsable. Vous pouvez échanger des preuves de tests en toute sécurité, programmer des rappels pour les retests, utiliser des listes de vérification pour le matériel jetable et documenter des consentements individuels. Notre liste de vérification pratique couvre la préparation, le prélèvement propre et la remise. Le don reste ainsi planifiable et transparent — sans sacrifier les normes de sécurité.

Écran d’accueil de l’application RattleStork avec une liste de vérification pour un don de sperme sécurisé
RattleStork aide à la gestion des tests, des retests, de la documentation et des procédures d’hygiène.

Droit et normes (Canada/Europe)

Au Canada, la collecte, l’analyse et la distribution de gamètes donneurs sont encadrées par des lois et des lignes directrices nationales ainsi que par des normes internationales. Des repères pratiques sont fournis par l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) pour la prévention des infections, ESHRE pour les standards techniques, et les directives de l’UE pour les établissements traitant les tissus et les cellules. De nombreuses banques limitent en outre le nombre d’enfants par donneur et tiennent des registres.

Conclusion

Les banques de sperme sérieuses combinent anamnèse, tests sérologiques, PCR/NAT, quarantaine et retests. Cela rend les infections et les risques génétiques très rares. Pour les dons privés, les mêmes principes sont essentiels : tests à jour, respect des périodes fenêtre, hygiène, documentation et accords clairs. RattleStork offre un soutien structuré pour un don de sperme sûr et responsable.

Avertissement: Le contenu de RattleStork est fourni uniquement à des fins d’information et d’éducation générales. Il ne constitue pas un avis médical, juridique ou professionnel; aucun résultat spécifique n’est garanti. L’utilisation de ces informations se fait à vos propres risques. Voir notre avertissement complet.

Questions fréquemment posées (FAQ)

Grâce à des tests combinés et à une libération différée, le risque est très faible, mais il n’est jamais nul.

VIH, hépatite B et C, syphilis, chlamydia et gonorrhée, ainsi que selon le programme CMV, HTLV, HPV et un panel génétique de base.

La quarantaine couvre la période fenêtre entre l’infection et la détectabilité et réduit le risque résiduel.

Après un traitement réussi et des tests de contrôle négatifs, c’est souvent possible; l’établissement tranche au cas par cas.

Après des voyages dans des zones à risque, des périodes d’attente et éventuellement des tests PCR s’appliquent avant libération.

La vaccination réduit le risque pour plusieurs génotypes à haut risque, mais ne remplace pas les tests de laboratoire ni les processus de libération.

Sans tests standardisés, quarantaine et documentation, le risque est plus élevé; des contrôles stricts de la part des participants sont nécessaires.

Mucoviscidose, atrophie musculaire spinale, hémoglobinopathies et, selon les antécédents, d’autres panels comme le Fragile X.

En cas de cultures positives, un test de sensibilité est réalisé et les souches problématiques sont systématiquement exclues.

Le traitement réduit la charge cellulaire, mais ne remplace pas des tests négatifs et n’est pas, à lui seul, une preuve de sécurité.

À intervalles réguliers et en plus avant chaque libération; les intervalles exacts sont déterminés par l’établissement.

Cela augmente le risque d’une nouvelle infection non détectée et compromet la libération; il est donc déconseillé.

Un schéma vaccinal complet est recommandé et pris en compte, mais les tests en laboratoire restent obligatoires.

Conservé en azote liquide à −196 °C, la qualité reste stable pendant de nombreuses années; il n’existe pas de durée fixe d’expiration pratique.

Oui, les deux parties devraient fournir des résultats à jour et respecter la période fenêtre; sinon, le risque augmente considérablement.

Vous pouvez échanger des résultats de tests, planifier des retests, cocher le matériel jetable et consigner les consentements par écrit, de sorte que le déroulement et les preuves soient toujours clairs.